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Pierre Lemay a enseigné la philosophie au Cégep de Trois-Rivières de 1977 à 2014, année de sa retraite. Il a été adjoint au coordonnateur du Département de Philosophie du Cégep de Trois-Rivières en 1980-81. Il est membre-fondateur de la Société de Philosophie du Québec (SPQ) en 1974. Il fut également archiviste-adjoint de la SPQ en 1981 et 1982 et membre du Comité de rédaction du Bulletin de la SPQ de 1981 à 1984. Il est aussi membre-fondateur de la Société de Philosophie des régions au coeur du Québec en 2017. De plus, il est membre de l`Institut d`histoire de l`Amérique française depuis 1993 et membre de la Corporation du Salon du livre de Trois-Rivières depuis 2015. Il collabore à PhiloTR depuis sa création en 2004.

Histoire Antique, no. 33 (septembre-octobre 2007), 83p. [10.00$]

Le Dossier a pour thème : « Socrate et Platon. La place de la philosophie dans la cité »; il comprend trois articles. Le premier « Socrate, la démocratie, la rhétorique et la philosophie » est signé par Philippe Jovi, professeur de philosophie. D`emblée, l`auteur mentionne que l`apparition de la philosophie répond à deux conditions : il faut d`abord qu`existe, à l`état latent, un besoin de philosophie comme d`un luxe nécessaire; puis, que des hommes incarnent cette liberté de penser. Ainsi, à la fin du Ve siècle et au début du IVe siècle av. J.-C., ces deux conditions sont réunies dans la personne de Socrate au moment où il exerce les fonctions de prytane. Jovi évoque par la suite les aspects paradigmatiques de l`invention de la philosophie. Donnant l`exemple du Gorgias, il rappelle l`inconsistance de la rhétorique : « le premier critère discriminant entre la philosophie et la rhétorique va être l`incapacité pour cette dernière de rien définir, à commencer par l`incapacité à se définir » (p.21). S`intéressant au danger de la rhétorique, l`auteur signale que « la philosophie entend éduquer la volonté là où la rhétorique se contente d`être esclave des désirs, la philosophie se soucie de l`âme là où la rhétorique ne prend soin que des corps » (p.22).


Le deuxième article « Socrate et la cité. L`Apologie de Socrate » est dû à Jérôme Coudurier-Abaléa, professeur de philosophie. L`auteur relate les grandes lignes du procès de Socrate, en 399 av. J.-C., concernant la conduite de Socrate face à ses juges, notamment dans le refus de ce dernier de condamner en bloc les amiraux, il l`interprète de la manière suivante : « au-dessus des lois et des petits arrangements opportunistes trône la valeur de justice; et le philosophe doit l`aider à triompher, fusse au péril de sa vie; car, encore une fois, la sagesse consiste à donner la priorité au perfectionnement de l`âme » (p.27). Pour lui, la mort injuste de Socrate condamne d`avance toutes les intolérances exercées au nom de la stabilité politique. De sorte que  la condamnation à mort de Socrate « affermit la prééminence de la justice sur la loi plus (et mieux) qu`aucun raisonnement » (p.29).

Le troisième article « Les Lois de Platon et l`organisation spatiale de la cité idéale » est rédigé par Airton Pollini, doctorant en Histoire et Archéologie des mondes anciens à l`Université de Paris X-Nanterre. Dans les Lois, Platon nous renseigne sur un grand nombre d`aspects d`une cité grecque antique : le partage des terres, les magistratures, les principales activités des citoyens, l`examen des crimes et des châtiments. Son objectif est d`établir la constitution idéale pour une cité grecque, de sorte que la cité et tous ses citoyens atteignent la vertu. Pollini rappelle que si Platon s`intéresse à l`organisation matérielle et spatiale de la nouvelle cité c`est parce qu`il considère que les conditions géographiques ont des influences sur le caractère des hommes et, par conséquent, sur la cité dans son ensemble.

Bref, un dossier accessible pour débutants de philosophie.

Info. : http://www.histoire-antique.fr