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Pierre Lemay a enseigné la philosophie au Cégep de Trois-Rivières de 1977 à 2014, année de sa retraite. Il a été adjoint au coordonnateur du Département de Philosophie du Cégep de Trois-Rivières en 1980-81. Il est membre-fondateur de la Société de Philosophie du Québec (SPQ) en 1974. Il fut également archiviste-adjoint de la SPQ en 1981 et 1982 et membre du Comité de rédaction du Bulletin de la SPQ de 1981 à 1984. Il est aussi membre-fondateur de la Société de Philosophie des régions au coeur du Québec en 2017. De plus, il est membre de l`Institut d`histoire de l`Amérique française depuis 1993 et membre de la Corporation du Salon du livre de Trois-Rivières depuis 2015. Il collabore à PhiloTR depuis sa création en 2004.

SOMMAIRE

 

 

1.      Malebranche et l`occasionnalisme

2.      Repères biographiques

3.      Depuis son décès

4.      Bibliographie

5.      Choix de citations

 

 

L`année 2015 marque le 300e  anniversaire du décès du philosophe et théologien français Nicolas  Malebranche, le 13 octobre 1715 à Paris à l`âge de 77 ans. On le surnomme le méditatif taciturne; plus tard, on l`appelle le « Platon chrétien ». Malebranche est un défenseur attitré de l`occasionnalisme. Contemporain de Louis XIV (1638-1715),  disciple de René Descartes (1596-1650), son œuvre reprend les thèses de ce dernier pour les concilier avec la doctrine chrétienne. Cette union entre la raison et la foi s`opère par la théorie des causes occasionnelles et par la vision en Dieu des idées claires tant mathématiques que morales. Pour Malebranche, le cartésianisme est une philosophie qui sépare radicalement les problèmes religieux et les problèmes scientifiques. Si bien qu`après Descartes, il pense qu`on peut se livrer à toutes les recherches scientifiques que l`on veut tout en restant chrétien.

 

C`est avec la vision chrétienne qu`il tente de concilier la pensée de son maître Descartes. La toute-puissance de Dieu, radicale, souveraine, est la pièce maîtresse de sa doctrine. Dieu éclaire tout, modifie tout, meut tout. Il est la seule cause efficace. Mais Malebranche est aussi un « moderne » qui réfléchit sur les lois de l`univers, lois exprimées en langage mathématique. Or, pour lui, les miracles du Christ et des saints s`insèrent dans ce cadre et ces lois.

 

 

1.      Malebranche et l`occasionnalisme

 

 

Pour Malebranche, Dieu seul est la cause de la coïncidence entre les activités de l`âme et les mouvements du monde matériel. En réservant la connaissance des causes à Dieu seul, c`est-à-dire à la métaphysique, tandis que la science humaine se borne à rechercher les lois de la nature, Malebranche se trouve être, du même coup, le premier positiviste.

 

Ainsi, l`occasionnalisme est la doctrine des causes occasionnelles (ou naturelles) selon laquelle Dieu est la seule cause efficiente dans le monde; les causes apparentes des phénomènes n`étant que les occasions de leur apparition.  Cette doctrine conduit à l`idée fondamentale de l`« ordre général de l`univers ». En effet, Dieu (qui seul dispose des lois universelles), loin d`intervenir dans le détail du fonctionnement du monde et d`opérer par volontés particulières, laisse agir les lois générales du mouvement. Autrement dit, pour Malebranche, Dieu est la seule véritable cause, les créatures n`étant jamais que des causes occasionnelles, des conditions du déclenchement de l`action divine.

 

 

2.      Repères biographiques

 

 

Malebranche, Nicolas

Malebranche (D`après Santerre)

 

 

Il naît à Paris le 5 août 1638. Issu d`une famille de la bourgeoisie parlementaire dont le père est conseiller du roi et trésorier général des cinq Grosses Fermes de France, sous le ministère du cardinal de Richelieu (1585-1642). Sa mère se nomme Catherine de Lauzon, elle a un frère intendant de Provence et de Guyenne, gouverneur du Canada; elle est parente de Mme Acarie (1566-1618), introductrice du Carmel en France. Dernier d`une famille de dix enfants, il souffre d`une déformation de la colonne vertébrale et a une constitution fragile. Pour cette raison, il reçoit sa première instruction chez lui, avant d`entrer au collège de La Marche, place Maubert (aussi appelé collège de la Marche-Winville) qui est un collège de l’ancienne Université de Paris situé rue de la Montagne-Sainte-Geneviève. Là, il suit les cours de l`aristotélicien le Père Rouillard, qui est plus tard recteur de l`Université de Paris.

 

 

Collège de la Marche

 

Façade du Collège de la Marche

 

 

De 1654 à 1659, il étudie sans grande passion la philosophie et la théologie à la Sorbonne, réputée par les discussions subtiles qui caractérise la scolastique du temps. En 1656, il est reçu maître ès arts. En 1658, il perd ses parents : sa mère, le 18 avril et son père, le 5 mai. En 1659, il obtient son baccalauréat de théologie. Le 18 janvier 1660, il refuse un canonicat à Notre-Dame et entre dans la Congrégation de l`Oratoire où le pousse son goût de l`étude. Il y demeure jusqu`à sa mort. Dans cette institution, fondée en1611 par le cardinal français Pierre de Bérulle (1575-1629), où l`on associe apostolat et liberté d`esprit, il est d`abord sensible à l`influence de saint Augustin (354-430) avant de découvrir Descartes. De 1660 à 1664, il s`initie aux langues anciennes, à l`histoire ecclésiastique et à l`érudition biblique. De 1664 à 1670, il découvre les enseignements philosophique, scientifique et technique du cartésianisme.

 

Le 20 septembre 1664, il est ordonné prêtre. Il réside, sa vie durant, dans la maison principale de sa congrégation, rue Saint-Honoré, à Paris, à l`exception de quelques voyages dans les résidences provinciales de sa congrégation. La même année, il découvre avec émotion, au hasard d`une promenade au Quartier latin, le Traité de l`Homme (1648), livre posthume de Descartes. Sous l`impulsion de ce dernier, il s`enthousiasme pour la philosophie et pour la science de son temps. En effet, le « mécanisme » lui fournit un langage capable de véhiculer jusqu`au « bel esprit » le message chrétien. Or, si le système de Malebranche est cartésien, il l`est mais corrigé à la lumière de l`enseignement de saint Augustin, son maître à penser. En 1668, il travaille déjà à son premier traité : De la recherche de la vérité.

 

De 1670 à 1680, ses premiers grands ouvrages voient le jour. À ce moment, ses relations avec les autres cartésiens, conservateurs, réformateurs ou jansénistes sont excellentes.

 

En 1674, il est professeur de mathématiques à l`Oratoire. La même année, il publie le premier volume d`un traité philosophique intitulé De la recherche de la vérité, livre dans lequel il bâtit son système personnel d`explication du monde. L`ouvrage témoigne de ses préoccupations scientifiques nourries de cartésianisme. En effet, Malebranche donne à la doctrine cartésienne des prolongements originaux, comme la théorie des causes occasionnelles et celle de la vision en Dieu qui rapportent toute causalité et toute vérité à l`entendement divin. Néanmoins, en établissant que l`homme est par nature sujet à l`erreur et en soutenant que Dieu n`agit que par des lois générales, si bien qu`il semble subordonné à la Raison, Malebranche met en évidence certaines idées maîtresses de la pensée philosophique du XVIIIe siècle.  Le livre connaît un rapide succès d`édition. Il est traduit en latin, en anglais et en grec moderne; il a six éditions successives. En effet, le retentissement en est si grand que l`Assemblée générale des pères de l`Oratoire remercie Malebranche de l`utilité de ses travaux et de la gloire qu`ils donnent à la compagnie. Jusqu`en 1712, l`ouvrage est l`objet de diverses éditions, contenant des variantes, des adjonctions et des remaniements. L`ouvrage définitif est formé de six livres et de dix-sept éclaircissements sur la recherche de la vérité.

 

 

Malebranche-Recherche de la vérité

 

(Édition de 1712 chez Michel David)

 

 

En 1675, il publie le second volume de ce même traité. Dans cet ouvrage, il  analyse les sources de nos erreurs (sens, imagination, mémoire, défaut d`attention, de l`entendement, etc.) qui pour   Descartes se ramènent à un mauvais usage de notre volonté. Malebranche propose une méthode, en huit règles, pour atteindre la vérité. En 1677, sur la demande du moraliste français Louis-Charles d’Albert de Luynes (1620-1690), duc de Chevreuse, il publie un ouvrage d`apologétique, les Conversations chrétiennes où il précise la nature des rapports de l`intelligence et de la foi. La même année, il publie les Petites Médiations sur l`humilité et la pénitence.

 

De 1680 à 1690, il s`oppose au théologien français Antoine Arnauld (1612-1694), ce qui le conduit à rompre avec le jansénisme.

 

En 1680, à Amsterdam, il publie le Traité de la nature et de la grâce, où il applique sa philosophie à l`explication de la Foi. L`ouvrage est consacré notamment à la critique des miracles. Or, ses thèses sont critiquées par le théologien et écrivain français Jacques Bénigne Bossuet (1627-1704), le prélat français Fénelon (1651-1715) et par Antoine Arnauld  qui dénonce les impiétés que renferment le livre. À la suite de ces protestations, Malebranche est cité en cours de Rome et son livre est mis à l`Index.

 

« Je crois avoir démontré dans La Recherche de la vérité, qu`il n`y a que Dieu qui soit cause véritable, ou qui agisse par son efficace propre, et qu`il ne communique sa puissance aux créatures, qu`en les établissant causes occasionnelles pour produire quelques effets. J`ai prouvé, par exemple, que les hommes n`ont la puissance de produire quelque mouvement dans leurs corps, que parce que Dieu a établi leurs volontés causes occasionnelles de ces mouvements. »

 

(Traité de la nature et de la grâce, in Malebranche, Œuvres complètes, T. 5, Vrin, p. 155.)

 

En 1683, il publie Les Méditations chrétiennes et métaphysiques qui concernent la vie intérieure. Commencées dès 1676, elles seront revues en 1682. En 1684, il publie le Traité de morale qui fonde la morale sur des principes rationnels. L`ouvrage se veut sa défense suite à de longues controverses avec Arnauld et Bossuet. En 1688, il publie les Entretiens sur la métaphysique et la religion.

 

De 1690 à 1699, il prépare les travaux qui le rendent digne de son élection à l`Académie des sciences.

 

Vers 1690, son retour aux études scientifiques se fait sous les auspices du philosophe et savant allemand Wilhelm Gottfried Leibniz (1646-1716) avec lequel il correspond déjà depuis plusieurs années. La même année, la totalité de l`œuvre de Malebranche est mis à l`Index de Rome. En 1692, il publie un traité : Des lois de la communication des mouvements où sous l`influence du philosophe et savant allemand Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716), il corrige les lois cartésiennes du choc  et aussi ce que lui-même en a écrit dans  De la recherche de la vérité. En 1696, il publie Entretiens sur la mort qui sont une nouvelle édition des Entretiens sur la métaphysique et la religion. En 1697, il se rapproche de Bossuet et se réconcilie avec lui dans la querelle du « quiétisme » (il prend alors part contre Fénelon) et publie à Lyon, le Traité de l`amour de Dieu, ouvrage qui réaffirme l`importance irremplaçable de la théologie.

 

De 1699 à 1715, il vit de la vie de l`Académie des sciences.

 

En 1699, acteur important de la vie scientifique de son temps comme mathématicien et physicien, il est élu comme membre honoraire à l`Académie des sciences, principalement pour son Traité des lois de la communication du mouvement (1682). À cette époque, il intervient souvent à l`Académie pour imposer le calcul infinitésimal de Leibniz avec lequel il entretient déjà une correspondance suivie. La même année, il publie les Réflexions sur la lumière, les couleurs et la génération du feu.

 

En 1708, sous l`influence de Monsieur Artus de Lionne (1655-1713), évêque du siège titulaire de Rosalie (Turquie) et vicaire apostolique en Chine, il publie un opuscule Entretien entre un philosophe chrétien et un philosophe chinois sur l`existence de Dieu, suite à une mission en Chine. En réalité, l`ouvrage est consacré à la critique du philosophe hollandais Baruch Spinoza (1632-1677); il provoque une nouvelle querelle avec les Jésuites qui l`attaquent dans le Journal de Trévoux, recueil de critique littéraire, puis scientifique, historique, géographique, ethnologique et religieux, fondés par des jésuites en 1701 à Trévoux dans la principauté de Dombes (dans le département de l`Ain), alors indépendante. Entre 1709 et 1714, plusieurs ouvrages de Malebranche sont mis à l`Index. En 1715, il publie les Réflexions sur la prémotion physique, ouvrage dans lequel il prend position contre la théorie de la grâce des thomistes extrémistes. Il y répond au théologien français Laurent François Boursier (1679-1749). La même année, le théologien et philosophe irlandais George Berkeley (1685-1753) rend visite à Malebranche. En juin, il tombe gravement malade. En 1715 toujours, celui-ci meurt le 13 octobre à l`âge de 77 ans. À sa mort, c`est le philosophe français Fontenelle (1657-1757) qui prononce son éloge.

 

 

3.      Depuis son décès

 

 

En 1733, on lui érige un mausolée dans la commune française de Mesnil-Simon en Eure-et-Loir, devant l’église Saint-Nicolas.

 

En 1877, une rue porte son nom dans le 5e Arrondissement à Paris, dans le quartier Val-de-Grâce et Sorbonne. Il s`agit de l`ancienne partie des rues Paillet et Saint-Thomas d’Enfer ouvertes en 1646.

 

En 1915, à l`occasion du bicentenaire de la mort de Malebranche, on conçoit le projet de préparer une édition critique de ses œuvres complètes.

 

En 1938, à l`occasion du tricentenaire de sa naissance, Désiré Roustan (1873-1941), agrégé de philosophie et inspecteur général de l`Instruction publique, et Paul Schrecker (1889-1963), professeur de philosophie à l`Université de Pennslyvanie, publient un premier volume de ses œuvres, mais la guerre empêche la continuation de cette entreprise.

 

De 1958 à 1965, un groupe de spécialistes français, dirigé par André Robinet, a déjà édité, à Paris, chez Vrin (dans la collection « Bibliothèque des textes philosophiques » que dirige Henri Gouhier) quatorze volumes d`un ensemble qui en comportera vingt-deux. Cette collection paraît sous le titre général Œuvres complètes de Malebranche.

 

En 1965, à l`occasion du 250e anniversaire de sa mort, le Centre International de Synthèse de Paris organise en cette ville, du 5 au 7 juin, une série de séances d`études groupées sous la dénomination « Journées Malebranche ».

 

En 2006, on publie De la recherche de la vérité, ouvrage en 3 volumes édité par J.-C. Bardout avec la collaboration de M. Boré, T. Machefert, J. Roger et K. Trego. Paris chez Vrin.

 

Le 26 septembre 2015, à la Salle Cavaillès à la Sorbonne, a lieu une Journée d`étude « Spinoza-Malebranche : de l`ontologie au politique », organisée par Chantal Jaquet (Université de Paris I Panthéon-Sorbonne, CHSPM) et Raffaele Carbone (Université Frédéric II de Naples).

 

Le 13 octobre 2015, à la Salle des Conseils du Site René Descartes à Lyon, a lieu une Journée d’études internationale « Spinoza- Malebranche, réceptions croisées », organisée par Raffaele Carbone (Università di Napoli Frederico II) et Pierre-François Moreau (ENS de Lyon/IHPC-UMR 5037) avec le soutien de l’IHPC/CERPHI et du Collegium de Lyon.

 

 

4.      Bibliographie

 

 

ALQUIÉ, Ferdinand. Le Cartésianisme de Malebranche. Paris, Vrin, 1974.

 

ALQUIÉ, Ferdinand. Malebranche et le rationalisme chrétien. Paris, Seghers, 1977.

 

BARDOUT, Jean-Claude. Malebranche et la métaphysique. Paris, PUF, coll. « Épiméthée », 1999. 315 p.

 

BLAMPIGNON, Émile-Antoine, abbé. Études sur Malebranche. Paris, Éd. Charles Dounio, 1862.

 

BLANCHARD, Pierre. L`attention à Dieu selon Malebranche. Paris, DDB, 1956. 262 p.

 

BRIDET, L. La théorie de la connaissance dans la philosophie de Malebranche. Paris, Rivière, coll. « Philosophie expérimentale », 1929. 367 p.

 

CHÂTELET, François. La Philosophie : De Galilée à Jean-Jacques Rousseau (4 volumes). Paris, Marabout, 1979.

 

COLLECTIF. « De Descartes à Malebranche », Les Études Philosophiques, no. 4 (1er octobre 1996). Paris, PUF, 576 p.

 

CUVILLIER, Armand. Essai sur la mystique de Malebranche. Paris, Vrin, 1954. 120 p.

 

DELBOS, Victor. Étude de la philosophie de Malebranche. Paris, Bloud & Gay, puis Vrin, 1924.

 

DREYFUS, Ginette. La volonté selon Malebranche. Paris, Vrin, coll. « Bibliothèque d`Histoire de la Philosophie », 1958. 406 p.

 

DUCASSÉ, Pierre. Malebranche. 3e éd. Paris, PUF, coll. « Philosophes », 1968. 134 p.

 

FRÉMONT, Christiane. « Arnauld et Malebranche. La Querelle des Idées », Corpus. Revue de philosophie, no. 4 (1er trimestre 1987).

 

GAONACH, J.M. La théorie des idées dans la philosophie de Malebranche. Rennes, Imprimerie Rue du Château, 1908. 297 p.

 

GOUHIER, Henri. La philosophie de Malebranche et son expérience religieuse. Paris, Vrin, coll. « Bibliothèque d`histoire de la philosophie  », 1926. 431 p. (2e éd. augmentée, 1948).

 

GOUHIER, Henri. La vocation de Malebranche. (2 vol.). Paris, Vrin, coll. « Bibliothèque d`histoire de la philosophie », 1926 (rééd., 1948; 2000, 440 p.). 173 p.

 

GUÉROULT, Martial. Étendue et psychologie chez Malebranche. Paris, Les Belles Lettres, 1939. (rééd., Vrin, coll. « Bibliothèque d`histoire de la philosophie »,1987. 112 p.).

 

GUÉROULT, Martial. Malebranche (3 vol.). Paris, Aubier Montaigne, 1955 et 1959.

 

JOLY, Henri. Malebranche. Paris, Félix Alcan, éditeur, coll. « Les Grands Philosophes », 1901. 300 p.

 

LABBAS, Lucien. L`idée de science dans Malebranche et son originalité. Paris, Vrin, 1931. 128 p.

 

LE MOINE, A. Des vérités éternelles selon Malebranche (thèse). Paris, 1936. 

 

MERLEAU-PONTY, Maurice. L`Union de l`âme et du corps chez Malebranche, Biran et Bergson. Notes prises au cours de M. Merleau-Ponty à l`École Normale Supérieure (1947-1948) recueillies et rédigées par Jean Deprun). Paris, Vrin, coll. » Bibliothèque d`histoire de la philosophie », 1968. 136 p.

 

MONTCHEUIL, Yves de. Malebranche et le quiétisme. Paris, Aubier-Montaigne, 1946. 337 p.

 

MOREAU, Denis. Deux cartésiens : la polémique entre Antoine Arnauld et Nicolas Malebranche. Paris, Vrin, coll. « Bibliothèque d`histoire de la philosophie », 1999. 354 p.

 

MOREAU, Joseph. Malebranche et le spinozisme. (Introduction à la Correspondance de Malebranche avec Dortous de Mairan). Paris, Vrin. Coll. « Bibliothèque des Textes Philosophiques »), 1947. 175 p.

 

MOUY, P. Les lois du choc des corps d`après Malebranche. Paris, Vrin, coll. « Bibliothèque d`histoire de la philosophie », 1927. 94 p.

 

OLLÉ- LAPRUNE, Léon. La philosophie de Malebranche. Paris, Librairie philosophique de Ladrange, 1870-1872.

 

PINCHARD, Bruno (éd.). La légèreté de l`être : Études sur Malebranche. Paris, Vrin,  coll. « Bibliothèque d`histoire de la philosophie », 1998. 286 p.

 

ROBINET, André. Malebranche et Leibniz : Relations personnelles. Paris, Vrin, 1955; Aussi : coll. « Vrin-Reprise », 2004. 525 p.

 

ROBINET, André. « La vocation académicienne de Malebranche », Revue d`histoire des sciences et de leurs applications, Vol. 12, no. 1, Paris, PUF, 1959. p. 1-18.

 

ROBINET, André. Système et existence dans l`œuvre de Malebranche. Paris, Vrin, coll. « « Bibliothèque d’histoire de la philosophie », 1965. 508 p.

 

ROBINET, André. Malebranche de l’Académie des sciences : l’œuvre scientifique, 1674-1715, Paris, Vrin, coll. « « Bibliothèque d’histoire de la philosophie », 1970. 448 p.

 

RODIS-LEWIS, Geneviève. Nicolas Malebranche. Paris, PUF, coll. « Les Grands Penseurs », 1963. 357 p.

 

TILMAN-TIMON, Alexandre. Malebranche ou la prière cartésienne. Paris, 1967. 62 p.

 

VIDGRAIN, Joseph. Le Christianisme dans la Philosophie de Malebranche. Paris, Alcan. (Collection historique des Grands philosophes), 1923. 429 p.

 

 

5.      Choix de citations

 

 

Sur le bonheur :

 

« Le principal devoir des esprits, c`est de conserver et d`augmenter leur liberté, parce que c`est par le bon usage qu`ils en peuvent faire, qu`ils peuvent mériter leur bonheur ».

 

            Traité de la nature et de la grâce (1680).

 

Sur la charité :

 

« Il faut toujours rendre justice avant que d`exercer la charité ».

 

            Traité de morale, XI,7 (1683).

 

Sur la conscience :

 

« Le sentiment intérieur que j`ai de moi-même m`apprend que je suis, que je pense, que je veux, que je sens, que je souffre, etc., mais il ne me fait point connaître ce que je suis, la nature de ma pensée, de ma volonté, de mes sentiments, de mes passions, de ma douleur, ni les rapports que toutes ces choses ont entre elles ».

 

            Entretiens sur la métaphysique et la religion (1688).

 

Sur Dieu :

 

« La preuve de l`existence de Dieu la plus belle, la plus relevée, la plus solide et la première, ou celle qui suppose le moins de choses, c`est l`idée que nous avons de l`infini. Car il est constant que l`esprit aperçoit l`infini, quoiqu`il ne le comprenne pas … ».

 

            De la recherche de la vérité, Livre III, 2e partie, 6 (1674-1675).

 

« Dieu connaît les choses sensibles, mais il ne les sent pas ».

 

            De la recherche de la vérité, Livre III, 2e partie, 6 (1674-1675).

 

« Dieu est esprit, il pense, il veut; mais ne l`humanisons pas : il ne pense et ne veut pas comme nous ».

 

            De la recherche de la vérité, Livre III, 2e partie, 7 (1674-1675).

 

Sur l`erreur :

 

« Lorsque l`erreur porte les livrées de la vérité, elle est souvent plus respectée que la vérité même ».

 

            De la recherche de la vérité, Livre II, 2e partie, 7 (1674-1675).

 

Sur l`esprit :

 

« L`esprit devient plus pur, plus lumineux, plus fort et plus étendu à proportion que s`augmente l`union qu`il a avec Dieu; parce que c`est elle qui fait toute sa perfection. Au contraire il se corrompt, il s`aveugle, il s`affaiblit et il se resserre à mesure que l`union avec son corps s`augmente et se fortifie; parce que cette union fait aussi son imperfection ».

 

            De la recherche de la vérité (1674-1675).

 

« Comme les yeux ont besoin de lumière pour voir, l`esprit aussi a besoin d`idées pour concevoir ».

 

            De la recherche de la vérité, Livre VI (1674-1675).

 

 

Sur être heureux :

 

« Il n`est pas au pouvoir de notre volonté de ne pas souhaiter d`être heureux ».

 

            De la recherche de la vérité, I,1 (1674-1675).

 

Sur l`imagination :

 

« L`imagination est la folle du logis ».

 

            De la recherche de la vérité, Livre II (1674-1675).

 

Sur le monde (au sens d`univers) :

 

« Le cosmos est une pensée qui ne pense pas, suspendue à une pensée qui se pense ».

 

Sur la perception :

 

« Comme les sens ne font que sentir et ne jugent jamais à proprement parler, il est certain que ce jugement naturel [par exemple celui par lequel nous voyons spontanément un cube en relief] n`est qu`une sensation composée, laquelle par conséquent peut quelquefois être fausse ».

 

            De la recherche de la vérité (1674-1675).

 

Sur le préjugé :

 

« Les préjugés occupent une partie de l`esprit et en infectent tout le reste ».

 

            De la recherche de la vérité, Livre II, 2e partie, 7 (1674-1675).

 

Sur la science :

 

« De toutes les sciences humaines, la science de l`homme est la plus digne de l`homme ».

 

            De la recherche de la vérité. Préface (1674-1675).

 

Sur la vanité :

 

« Il y a bien des gens que la vanité fait parler grec, et même quelquefois d`une langue qu`ils n`entendent pas ».

 

            De la recherche de la vérité, Livre II, 2e partie, 6 (1674-1675).

 

Sur la vérité :

 

« C`est un défaut commun à tous les hommes d`être trop prompts à juger : car tous les hommes sont sujets à l`erreur, et ce n`est qu`à cause de ce défaut qu`ils y sont sujets. Or tous les jugements précipités sont toujours conformes aux préjugés. Ainsi, les auteurs qui combattent les préjugés ne peuvent manquer d`être condamnés par tous ceux qui consultent leurs anciennes opinions, comme les lois selon lesquelles ils doivent toujours se prononcer ».

 

            De la recherche de la vérité (1674-1675).