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Yves Bastarache est professeur retraité de philosophie. Il a fait sa carrière au Cégep de Trois-Rivières où, outre l'enseignement de la philosophie et des publications, il a aussi coordonné le Département de Philosophie pendant de nombreuses années. Il est par ailleurs l'un des instigateurs de l'implantation du programme d'études en Histoire et Civilisation (700.B0 / Liberal Arts) au Cégep de Trois-Rivières -- un programme qu'il a aussi coordonné pendant de nombreuses années.

Aristote maudit!

On connait cet Aristote, le maudit, par l’oeuvre d’Umberto Eco, Le nom de la rose.  Son oeuvre sur la comédie  recelait, dit le roman,  tous les ingrédients nécessaires à la libération des esprits de la toute-puissance du dogme, de l’autorité de l’Église.  C’était au Moyen Âge.  Mais voilà qu’un nouvel Aristote maudit apparaît.  Celui-là est inhibiteur et contemporain.  Son oeuvre, la Poétique, aurait jeté sur le théâtre occidental un voile qu’il faudrait absolument lever, au profit des bouffons…  À vous de voir…

Note de l’éditeur:

Ce livre voudrait libérer les scènes et les esprits.

Libérer le théâtre occidental, qu’Aristote vampirise depuis près de 2 500 ans. En son temps, la Poétique fut une machine de guerre contre le théâtre traditionnel. Aristote inventait un théâtre littéraire, élitiste, austère, sans corps ni musique ni dieu : un théâtre de lecteurs. L’idéologie aristotélicienne est plus que jamais présente dans notre théâtre contemporain – souvenons-nous du festival d’Avignon 2005 et des polémiques autour d’Olivier Py et Jan Fabre.

Cette idéologie est partout : dans le texte sacralisé,  » tout le texte, rien que le texte « , dans le récit, surnommé  » fable  » depuis Brecht, et placé au centre de tout, dans la mise en scène elle-même et la dramaturgie, inventions pourtant récentes. Ainsi, public, metteur en scène et dramaturge se trouvent aujourd’hui réduits à n’être plus que les lecteurs d’une histoire. Aristote a déthéâtralisé, désenchanté le théâtre.

Libérer la scène contemporaine, c’est redécouvrir les théâtres ritualisés, ludiques, musicaux. L’aristotélisme moderne a commencé à s’installer avec Goldoni et le siècle des Lumières, au cri de  » Dehors les Bouffons ! « . Ce livre voudrait contribuer au retour des bouffons.

Il serait intéressant d’entendre des gens du milieu du théâtre à ce sujet…

Référence:

Titre  : Aristote ou le vampire du théâtre occidental
Auteur  : Florence Dupont
Paru le  : 09/10/2007
Editeur  : AUBIER
Isbn  : 978-2-7007-0046-6 / Ean 13 : 9782700700466

Mise à jour: voir la critique de cette oeuvre de Florence Dupont ici