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Patrice Létourneau est enseignant en philosophie au Cégep de Trois-Rivières depuis 2005. Outre son enseignement, il a aussi été en charge de la coordination du Département de Philosophie pendant 8 ans, de juin 2009 à juin 2017. Il est par ailleurs l'auteur d'un essai sur la création, le sens et l'interprétation (Éditions Nota bene, 2005) ainsi que d'autres publications avec des éditeurs reconnus. Il collabore à PhiloTR depuis 2005.

EXEMPLE de PARAGRAPHE d’INTRO (Philo 2 : Être humain)

Exemple de libellé de question : Comparez les conceptions de l’être humain de Descartes et de Nietzsche au sujet du corps.

 

Exemple de paragraphe d’intro :

Être maître de son corps, que ce soit par des habitudes de vie ou la chirurgie esthétique, voilà il me semble le message que véhicule plusieurs magazines. Ne conseille-t-on pas à chaque personne «qui le vaut bien» de donner un «soin intense» à son corps pour combattre les signes du vieillissement ? Des publicités jusqu’aux vidéo-clips, un corps aux aspects contrôlés semble être signe de réussite à se prendre en charge.  Je contrôle mon corps, donc je suis…  Mais en poussant trop la réduction du corps à une image, ne perd-on pas de vue ce qui est le propre du corps, la matérialité de la chair et des organes ?  N’y a-t-il pas aussi des revers au «perfectionnisme» : au Québec, c’est 8% des femmes de 15 à 25 ans qui vivent des troubles du comportement alimentaire (8%, c’est beaucoup).  Le corps, simple représentation modulable au gré de notre volonté ?  Par ailleurs, n’est-ce pas aussi le rêve de la science, depuis l’avènement de la Modernité, de pouvoir maîtriser cette «machine» que serait le corps que l’on a ?  Lorsqu’on regarde tout ça, on se croirait dans un univers hérité des conclusions de Descartes, avec le dualisme corps/esprit.  Si Descartes est au fondement de la Modernité, peut-être que notre époque le traîne parfois sans s’en rendre compte ?  Mais est-ce véritablement nous qui contrôlons notre corps ?  Ou est-ce lui qui nous contrôle ?  Il y a là une question d’interprétation, qui ultimement renvoie aux écueils respectifs des visions indéterministes et déterministes de l’être humain.  Mais pour rester centré sur la question du corps, on sait que Nietzsche a une conception opposée à Descartes : il appelle à plus d’humilité, en affirmant que se trame en nous une incroyable lutte de «forces vitales» qui fait ce que nous sommes et pensons, et non l’inverse.  Mais cette conception est elle aussi sujette à controverse – et je sais que certains pourraient répondre que «Tout ce qui contribue à persuader un individu que ce qu’il accomplit n’est pas vraiment de lui peut avoir tendance à le diminuer».  Mais est-ce qu’on doit adhérer à une vision dualiste pour autant ?  Pour mieux voir les différences et implications entre une conception dualiste du corps et de l’esprit et une vision du «corps vivant» qui considère le corps et l’esprit comme endroit et envers d’une même pièce, je vais comparer les conceptions de Descartes et de Nietzsche.

(Exemple de paragraphe d’intro en Conceptions de l’Être humain)