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La Perte et l’héritage, un essai sur l’éducation par les grandes œuvres

[NDLR: nous reproduisons ici un communiqué [1] des éditions Boréal, à l’occasion de la publication de l’essai de Raphaël Arteau McNeil intitulé «La perte et l’héritage» [2]]

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« L’éducation a toujours été l’exercice d’une forme d’autorité, et la génération lyrique a rêvé d’un monde sans autorité. L’une ou l’autre devait donc céder. Ce fut l’éducation, et les slogans scandés dans les années 1960 sont devenus les dogmes de la pédagogie moderne : les enfants naissent libres, il faut les laisser eux-mêmes construire leurs savoirs sans brimer leur élan naturel. […] Si, comme le veut Roland Barthes, un classique est simplement un auteur qu’on enseigne dans les classes, ce sont les syllabus de cours, donc les professeurs, qui font les classiques. Discréditer les classiques et octroyer une liberté absolue au professeur, à l’individu professeur, a été une seule et même chose. C’est ainsi que nous, de la génération déshéritée, avons lu tout et n’importe quoi, surtout n’importe quoi, selon les goûts et les caprices de nos professeurs. Une éducation dite libre est inévitablement une éducation bigarrée et éclatée, sans cohérence ni corpus commun. »

Raphaël Arteau McNeil propose ici une défense et une illustration de ce qu’il appelle « l’éducation par les grandes œuvres ». Constatant lucidement la perte qu’a représentée pour les jeunes générations le fait d’éradiquer presque complètement des programmes scolaires, au nom d’une modernisation et d’une démocratisation à courte vue, toute initiation comme toute référence à la « grande » culture occidentale, l’auteur propose non pas un illusoire retour en arrière, mais la simple réactivation de cet héritage injustement oublié, la redécouverte de ses beautés, de ses vérités toujours actuelles et de la liberté dont il est plus que jamais le porteur privilégié.

 

À partir de sa propre expérience, il expose la méthode qu’il estime la plus utile pour s’éduquer aux grandes œuvres, puis il réfléchit aux implications morales et métaphysiques d’une telle éducation et à ce qu’elle peut apporter à la compréhension du cœur humain. Une telle réflexion sur les mérites de l’éducation par les grandes œuvres, ainsi que sur ses postulats et ses taches aveugles concerne non seulement notre rapport à l’éducation, mais aussi notre société, notre époque, voire notre monde.

 

Écrit et composé avec autant de clarté que d’élégance, cet ouvrage n’a pas pour but de révolutionner l’éducation, mais d’aider à rétablir un lien rompu, à redonner aux déshérités d’aujourd’hui le legs magnifique auquel ils ont droit.

 

Raphaël Arteau McNeil est l’initiateur du Certificat sur les œuvres marquantes de la culture occidentale [3] à l’Université Laval, où il enseigne depuis 2008. Également professeur de philosophie au cégep Garneau, il a traduit du grec chez Collection Résurgences Antigone de Sophocle, Hippias majeur et Ménon de Platon, ainsi que le premier livre des Éléments d’Euclide. Il dirige la revue Argument.

 

(Source : Communiqué [1] des éditions Boréal [2])

AJOUT (le 6 juin 2018) : lire aussi la recension de ce livre sur le site onalu.ca [4]

[2]