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Pierre Lemay a enseigné la philosophie au Cégep de Trois-Rivières de 1977 à 2014, année de sa retraite. Il a été adjoint au coordonnateur du Département de Philosophie du Cégep de Trois-Rivières en 1980-81. Il est membre-fondateur de la Société de Philosophie du Québec (SPQ) en 1974. Il fut également archiviste-adjoint de la SPQ en 1981 et 1982 et membre du Comité de rédaction du Bulletin de la SPQ de 1981 à 1984. Il est aussi membre-fondateur de la Société de Philosophie des régions au coeur du Québec en 2017. De plus, il est membre de l`Institut d`histoire de l`Amérique française depuis 1993 et membre de la Corporation du Salon du livre de Trois-Rivières depuis 2015. Il collabore à PhiloTR depuis sa création en 2004.

Le nouvel Observateur, Hors-Série, no. 65 (Mai-Juin 2007), 83p. [7.75$]

Dossier « Comprendre le capitalisme. Des théories fondatrices aux dérives de la mondialisation »

Le dossier porte sur le destin du capitalisme. Il comprend 22 articles et est coordonné par Laurent Mayet, rédacteur en chef. Le numéro s`ouvre par une table ronde qui a pour thème « Qu`est-ce qui nous divise (encore) ? » où discutent des représentants de la gauche et de la droite à l`occasion d`un colloque organisé en mars 2007 par le Nouvel Observateur et la Fondation Jean Jaurès. Puis, un dossier de 12 pages sur les pères de l`économie et leurs théories réalisé par « Challenges » en février 2007. Notons également la contribution de plusieurs philosophes. Une entrevue avec Bernard Stiegler qui, concernant la crise actuelle du capitalisme et l`apathie civique et politique qui en découle, invite à restaurer une affection pour le bien commun : « Il ne s`agit donc pas, pour le capitalisme occidental, de « garder son avance technologique » en s`arc-boutant à son modèle de développement « dissocié » (producteur-consommateur), mais de réussir sa mutation, pour devenir un milieu « associé » symbolique : un milieu participatif, de coopération et de mutualisation du savoir, capable de renforcer les singularités pour soutenir cet effort d`intelligence collective requis pour ouvrir un avenir commun » (p.26). Une autre entrevue donne la parole à André comte-Sponville, auteur du livre Le capitalisme est-il moral ? (2004). Ce dernier rappelle la difficulté actuelle de concilier l`exigence de justice sociale et l`efficacité économique. Pour sa part, Yannis Constantinidès mentionne que « le destin du capitalisme est […] d`épuiser petit à petit les fortes énergies détournées de l`accomplissement spirituel et mises au service de l`accumulation indéfinie d`argent, pour aboutir à la triste existence petite-bourgeoise, soucieuse avant tout de confort et de sécurité, celle des « derniers hommes » dont parle le « Zarathoustra »de Nietzsche » (p.70). De son côté, Marcel Conche affirme qu`il faut mettre un frein à la croissance du capitalisme d`abord par la loi, ensuite par la sagesse de chacun en réduisant notre consommation.