Cégeps

Lettre du Ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur
28/11/18
Lettre de Jean-François Roberge, Ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur : cliquez ici pour la lire en format .pdf.

Cahier dans Le Devoir sur les 50 ans de l’enseignement public de la philosophie dans les cégeps
18/11/17
À l’occasion du 50e anniversaire de la création des cégeps, qui marque du même coup les 50 ans d’un enseignement public de la philosophie au Québec, le CEEP a coordonné un Cahier publié dans l’édition de ce samedi 18 novembre 2017 du quotidien Le Devoir.
Intitulé « Les 50 ans de l’enseignement public de la philosophie dans les cégeps », ce cahier constitue sans doute une première dans notre discipline en contenant en ses pages à la fois une prépondérance de voix de femmes, et à la fois une prépondérance de voix de profs œuvrant dans des cégeps de région.
Pour les personnes qui n’auraient pas l’occasion de mettre la main sur la version papier, on peut consulter/télécharger gratuitement ce cahier en version .pdf (avec sa mise en page d’origine) :
http://www.ledevoir.com/documents/cahier_special/pdf/da9cf5734a588ab59cab0c523307e6681207ac8f.pdf
Ou encore, on peut consulter en ligne les articles un à un, en suivant les hyperliens qui suivent (par ordre d’apparition dans la version papier et .pdf du cahier) :
– MARTIN GODON (Président du Comité des enseignantes et enseignants en philosophie, et professeur de philosophie au Cégep du Vieux Montréal), « Nécessaire philosophie ! » (Introduction au cahier), Le Devoir, page F1 et suite en page F2.
– MARIANNE DI CROCE (Professeure de philosophie au Cégep de Saint-Jérôme et doctorante en science politique à l’Université d’Ottawa), « Femmes en philosophie. Enseigner et briser le plafond de verre », Le Devoir, page F2.
– NOÉMIE VERHOEF (Professeure de philosophie au Cégep de Victoriaville), « Le cégep ou le jardin d’Épicure », Le Devoir, page F3.
– NATACHA GIROUX (PhD., professeure de philosophie au Cégep de Trois-Rivières), « Un espace pour être lues et entendues, un espace pour exister », Le Devoir, page F3.
– JULIE GAUTHIER (Département de philosophie du Cégep de Jonquière), « Là où personne n’est encore jamais allé », Le Devoir, page F4.
– EMMANUELLE GRUBER (Professeure de philosophie au Collège Montmorency et coresponsable de la campagne Web La philo au cégep (www.laphiloaucegep.com), « Enseigner la philosophie en 2017 », Le Devoir, page F4.
– FRANÇOIS DUGRÉ (Président de la Nouvelle alliance pour la philosophie au collège, et professeur au Département de philosophie du Cégep de Saint-Hyacinthe), « « Dans ton combat contre le monde, seconde le monde » – Franz Kafka, écrivain », Le Devoir, page F5.
– PROPOS D’ÉTUDIANTES RECUEILLIS PAR KATERINE DESLAURIERS (Département de philosophie du Collège Jean-de-Brébeuf ), « Palimpseste. Sur les traces de l’enseignement de la philosophie », Le Devoir, page F6.
– MARIÈVE MAUGER-LAVIGNE (Enseignante de philosophie aux cégeps de Sherbrooke et Lionel-Groulx) et VÉRONIQUE GRENIER (Auteure et enseignante de philosophie au Cégep de Sherbrooke et Prix Jean-Claude Simard 2017 – Société de philosophie du Québec), « La philosophie au collégial, dans l’avenir », Le Devoir, page F6
La philosophie, plus pertinente que jamais !
16/11/17
NDLR : la présente lettre ouverte a d’abord été publiée sur le HuffingtonPost et, rédigée/coordonnée en bonne partie par le président du CEEP (Martin Godon), elle a été cosignée par les membres du sous-comité du CEEP, par le président de la Napac, par le président de la SPQ, par la présidente de l’ACP, par le président du groupe PÉS, ainsi que par plus d’une centaine de profs de philosophie des cégeps d’un peu partout au Québec. On trouvera la liste de toutes les personnes ayant cosigné cette lettre au bas de celle-ci.
La philosophie, plus pertinente que jamais !
En cette Journée Mondiale de la Philosophie qui coïncide avec le 50e anniversaire de l’enseignement de la philosophie dans les cégeps du Québec, nous tenions à rappeler que la philosophie est plus pertinente que jamais. Au moment de la Révolution Tranquille et du processus de sécularisation qui l’a accompagné, le Québec créait les cégeps, une des institutions les plus innovantes de son histoire. Démocratisant l’enseignement supérieur, ce niveau d’études donnait accès à une solide formation générale en offrant notamment des cours de philosophie. Au sortir de cette époque que l’on jugeait sombre et étouffante pour la libre pensée, on voyait désormais d’un bon œil l’idée d’encourager les étudiantes et les étudiants à penser par eux-mêmes, à leur donner des outils intellectuels afin qu’ils soient plus en contrôle de leur destinée. On souhaitait alors leur permettre de mieux comprendre le monde dans lequel ils vivaient afin de mieux s’y engager comme citoyennes et citoyens. En outre, les cours de philosophie devaient contribuer à consolider la transmission d’une culture commune en leur présentant les systèmes d’idées qui ont le plus marqué l’Occident. En passant par les cégeps, deux générations de Québécoises et de Québécois ont pu ainsi affronter et s’approprier quelque peu ce riche héritage fait d’interrogations et de débats critiques légués par les grands penseurs, notamment Platon, Aristote, Épicure, Descartes, Hume, Kant, Marx, Darwin, Mill, Nietzsche, Freud, Arendt, De Beauvoir, Dumont, etc. De nouvelles préoccupations et de nouveaux défis se présentent et nous incitent aujourd’hui à contester cet héritage toujours à reconquérir et à transmettre.
Un consensus s’est ainsi progressivement établi à propos de l’apport des cours de philosophie eu égard au développement de l’esprit critique. La jeunesse du Québec est ainsi mieux préparée à faire face aux défis technologiques, scientifiques, politiques, écologiques, sociaux et économiques de notre monde. Devenant alors moins perméable aux canulars, aux « faits alternatifs », aux « fausses nouvelles » et autres manipulations médiatiques, la jeunesse est invitée à s’approprier de manière sérieuse et réfléchie cet héritage culturel en dehors duquel elle ne saurait se situer.
Résistant à une vision étroite selon laquelle l’être humain ne serait guère plus qu’un consommateur et un contribuable, les cours de philosophie permettent de penser l’humain dans son intégralité en tant qu’individu capable de faire face aux défis qu’il doit relever. Mieux que n’importe où, ces cours aident à élucider les conditions qui favorisent l’aliénation, sous quelque forme que ce soit, aidant la jeunesse québécoise à prendre en charge sa liberté, à en évaluer les divers ressorts, permettant ensuite un engagement responsable. Prenant le contrepied des discours haineux, ces cours ont favorisé une société plus ouverte sur le monde, plus tolérante. Ces 50 dernières années de réflexion ont grandement contribué au progrès de la cause de toutes ces personnes qui traditionnellement étaient maintenues dans un état de minorité ou d’exclusion, qu’il s’agisse des femmes, des homosexuels, des transsexuels, des autochtones, des handicapés, des immigrants, etc. Au terme de son parcours, l’étudiante et l’étudiant de cégep peuvent ainsi mieux faire face aux complexités de la société dans laquelle ils seront appelés à vivre.
La classe de philosophie offre un espace de réflexion qui permet aux étudiantes et aux étudiants de développer leur sensibilité éthique, de prendre la mesure du relativisme moral ambiant, des avantages et des inconvénients des réponses qui s’offrent à eux. Les étudiantes et les étudiants peuvent ainsi réfléchir posément aux thèmes du sens de l’existence, d’une vie heureuse et authentique. À l’abri du fracas et de la brutalité des médias sociaux, indépendamment de toute pression démagogique ou publicitaire, ils peuvent s’interroger sur les valeurs fondatrices de nos démocraties, sur les devoirs, les pouvoirs et le rôle du citoyen. Contribuant à la formation du futur travailleur, de la personne et du citoyen, la pertinence sociale, culturelle et citoyenne des cours de philosophie s’est maintenue et même accrue depuis 1967.
Parce que les idées ont une influence sur nos vies, parce que les sciences ne peuvent concrètement résoudre tous nos problèmes de façon satisfaisante, parce que les changements technologiques et sociaux s’accélèrent, parce que des intérêts particuliers qu’on croirait aveugles et inconscients semblent mettre la nature en péril, les jeunes doivent réfléchir à propos de ce que sera demain. Parce qu’ils ont soif d’une existence signifiante et bonne, enfin, au nom de la dignité humaine, les jeunes femmes et les jeunes hommes du Québec méritent une éducation de qualité et plus que jamais ont besoin de leurs cours de philosophie.

Pleine page dans le Nouvelliste sur la philosophie au Cégep de Trois-Rivières
23/03/17
Le Cégep de Trois-Rivières a fait publier dans le quotidien le Nouvelliste du jeudi 23 mars 2017 (p. 41) une pleine page sur le dynamisme de la philosophie à notre institution — et l’activité annuelle de sa Semaine de la philosophie.
On peut cliquer ici pour lire la numérisation PDF (fichier de 11 Mo) de cette page.
Ou encore, voir cette numérisation en JPEG :

Le 10e numéro du magazine Nouveau Projet et les 50 ans des cégeps
30/08/16
En ce mois d’août 2016 vient de paraître le 10e numéro du magazine Nouveau Projet – magazine qui, depuis sa fondation, publie des textes soignés pour une lecture lente, où se côtoie au sein d’un même magazine philosophie, littérature, reportages, essais, lettre de l’étranger, commentaires, reprise de «Grands essais» (dans le 3e numéro était publié De la brièveté de la vie de Sénèque, alors que dans le 7e numéro était publié De ce que l’on représente de Shopenhauer, par exemple), poésie et bande dessinée.
*
2017 marquera les 50 ans des cégeps. Aussi, à l’approche imminente de ce 50e anniversaire, ce 10e numéro de Nouveau Projet ouvre ses pages à un intéressant commentaire de Jérémie McEwen sur le passé, le présent et l’avenir de cette institution originale du Québec. Dans un commentaire de quatre pages intitulé «La jeunesse de la vieillesse» (selon le qualificatif que Victor Hugo donnait à la cinquantaine), Jérémie McEwen (professeur de philosophie au Cégep Montmorency) aborde sans complaisance la perpétuelle crise identitaire des cégeps et la place de la formation générale en son sein. Rappelant la conférence de Guy Rocher de l’an dernier où ce dernier soulignait l’exception historique qu’avait constituée la commission Parent (dont il fut membre) dans l’histoire du Québec, Jérémie McEwen prend au sérieux le risque de liquidation des acquis des années 1960. Aussi, face aux critiques des cégeps et de la formation générale, il écarte d’emblée la réponse qui consiste à faire l’éloge de «l’inutile», puisque cet éloge ne convainc que les convaincus, quoiqu’elle ait quelque chose de romantique. Aux critiques en ces matières, il faut répondre en empruntant le langage des critiques, affirme-t-il. Donc, sans complaisance il faut dire «à quoi ça sert, le cégep» et les disciplines qui forment le socle commun de la formation générale (philosophie, littérature, anglais, éducation physique) qui lui est propre. Ce qui donne quatre pages empreintes d’une fort intéressante réflexion, dont voici de brefs extraits :
«Quand on y songe, les membres de la commission Parent avaient raison de craindre que leur idée soit rejetée. C’était un projet fou et terriblement dispendieux.
[…]
C’est un moment fort de notre parcours national où l’humanisme a triomphé, avant d’être grugé petit à petit par la logique de l’efficacité.
[…]
Le socle commun proposé par le rapport Parent était fondamentalement lié à la réalité linguistique et historique québécoise. Il appartenait aux Québécois de définir les éléments essentiels de leur culture. C’est ce qui a été fait. Et c’est là qu’il faut chercher l’utilité de la formation générale.
En lisant un corpus tiré d’une tradition partagée, les jeunes prennent conscience de leur appartenance à une communauté de langue française, aux origines européennes, enracinée en Amérique.
[…]
Se définir soi, sans s’inscrire au sein d’une société, ça a quelque chose de vide. Définir une société, sans y inclure les points de vue de chacun, ça a quelque chose d’aliénant.
[…]
C’est en faisant des choses comme ça qu’on s’outille pour conjuguer l’individuel et le collectif.»
Dans les quatre pages du commentaire de Jérémie McEwen sur «La jeunesse de la vieillesse» des cégeps et de sa formation générale, il y a là une intéressante et stimulante réflexion, dont il serait dommage de passer à côté. Un texte à lire lentement, donc, et à décanter – que l’on peut lire aux pages 139 à 142 du 10e numéro de Nouveau Projet.