Archives pour février 2010

Réflexions sur la modernité et la contemporanéité du Bauhaus à TLMSF (mis à jour+fil RSS)
28/02/10
Les 2, 3 et 4 juin prochain se tiendra un événement d’envergure : le sixième colloque Une cité pour l’homme qui aura pour thème La cité et les arts. À cet égard, certains souhaiteront auparavant alimenter leurs réflexions sur les multiples facettes à la fois des arts et de la cité, afin de se préparer à l’événement et se mettre dans l’ambiance. Les angles de questionnements sont bien sûr multiples, comme on pourra l’entrevoir en fréquentant le site de l’événement.
C’est donc sans vouloir donner l’impression d’un seul pôle de réflexion, mais pour alimenter des réflexions, que je me permets de suggérer l’écoute de l’épisode 2 de l’émission «Tout le monde s’en fout» (TLMSF), qui offre de stimulantes réflexions sur le Bauhaus et la Cité.
Animée par Matthieu Dugal et diffusée à partir du quartier St-Roch de la ville de Québec, TLMSF est «une émission de radio tournée pour la télé» (source et détails), qui a l’audace de parler de sujets dont l’univers médiatique préjuge trop souvent que tout le monde s’en fout. Lors de ce second épisode (à partir de 04:14), la très pertinente Catherine-Eve Gadoury (ancienne enseignante en arts plastiques et maintenant chroniqueuse en arts et culture), qui soit dit en passant fait un incroyable travail de «passeur» pour faire connaître les arts visuels au Québec, dresse un magnifique portrait du Bauhaus, soulignant l’audace révolutionnaire qu’incarna le Bauhaus à Weimar au début du 20e siècle, alors qu’encore aujourd’hui perdure, pour reprendre son exemple, une séparation entre la faculté des arts visuels de l’Université Laval et l’école des métiers d’arts de Québec. Le Bauhaus intégra la cohabitation des beaux-arts et des métiers d’arts, l’idéation et la technique, des disciplines très diverses, la production, etc. Lors de ce même épisode, Matthieu Dugal s’entretient aussi avec Réal Gauthier, lui-même ancien étudiant du Bauhaus 2 et spécialiste de la question, qui tente de voir si leur ville, Québec, ne serait pas apte à réactiver et actualiser les énergies représentées par le Bauhaus.

BD, Nietzsche et Onfray
26/02/10
L’ouvrage du 9e art paraîtra le 19 mars aux Éditions le Lombard. Il faudra voir et lire pour en juger, mais si nous pensons aux voies ouvertes, par exemple, par Ernest Hemingway avec Le vieil homme et la mer pour faire ressentir les creusets d’un stoïcisme à partir des émotions volatiles de la jeunesse (par exemple), alors nous pouvons considérer qu’il pourrait être dommage de ne pas accorder l’attention qu’il faut à la parution de cet ouvrage du 9e art. En attendant sa parution, pour en savoir un peu plus, outre le billet de Fabien Deglise, on peut consulter cette page du site de Maximilien le Roy.

Du fond des formes…
25/02/10
Si l’on est intéressé par des échos «de l’intérieur», alors il peut être utile de prendre connaissance de ce petit texte, apparemment (mais les apparences!!…) sans prétention, de l’écrivain Nicolas Dickner qui «rêve parfois d’un grand livre qui s’intitulerait : Une histoire de la littérature moderne en 50 exclusions» :   Ghettos et chapelles.
Ghettos et chapelles. Un petit rien, qu’un grain de sable. Mais qui sait ce que peuvent faire les grains de sable, lorsqu’ils trouvent leurs huîtres !
Exercice d’identification des valeurs
10/02/10
Exercice d’identification des valeurs
Un camp d’été bien particulier…
[ Librement inspiré d’un exemple classique d’Aristote, notamment repris par Amartya Sen ]
Imaginons le cas suivant : supposons qu’un camp d’été spécialisé intègre chaque été trois groupes de jeunes : un groupe dont les activités se spécialisent dans l’apprentissage de la musique, un groupe dont les activités se spécialisent dans l’ébénisterie et les tâches de luthier, et enfin, un groupe particulier que le camp intègre sans frais pour cause sociale, qui provient de milieux très défavorisés et dont les activités proposées se spécialisent dans l’apprentissage et la pratique des arts du cirque et de l’animation de rue.
Supposons que parmi les activités du groupe ébénisterie/luthier, entre autres tâches, les jeunes de ce groupe consacrent une bonne partie du mois de juin à confectionner des violons (les matériaux et l’outillage sont gratuitement fournis par le camp, mais les jeunes mettent beaucoup de temps pour, chacun, confectionner un violon). Quant au groupe en musique, supposons qu’ils mettent une bonne partie du mois de juin à apprendre et pratiquer le violon. Et enfin, supposons que le groupe provenant de milieux défavorisés a, lui, appris et pratiqué les arts du cirque et de l’animation de rue pendant une bonne partie du mois de juin.
Supposons qu’on arrive au début du mois de juillet. Les jeunes de tous les groupes vont continuer des activités à leur camp d’été jusqu’au début du mois d’août, mais pour le moment, ceux qui confectionnaient des violons ont atteint cet objectif et ils vont s’attaquer à une autre tâche en juillet.
On se demande alors à qui l’on devrait donner les violons. Ceux qui les ont fabriqués, même s’ils n’ont pas défrayé les coûts des matériaux et outils, disent qu’on devrait leur donner, puisqu’ils ont mis beaucoup de temps pour les confectionner. Par contre, ceux qui ont appris à jouer du violon disent que l’on devrait leur donner, car ils sont les seuls qui savent en jouer. Et par ailleurs, le groupe qui a appris les arts du cirque et de l’animation de rue dit que l’on devrait leur donner, car ils proviennent de milieux très défavorisés et ils n’ont à peu près rien d’autre dans la vie ; et même s’ils ne savent pas en jouer, qui sait si un jour ils ne trouveront pas quelqu’un pour les accompagner lorsqu’ils feront de l’animation de rue pour agrémenter quelques-uns de leurs prochains étés.
Le responsable du camp d’été étant sensible au dialogue, il demande des précisions sur ce qui pourrait non seulement motiver, mais potentiellement justifier chacune de ces demandes.
Votre mission, si vous l’acceptez, consiste à préciser pour chacune de ces trois positions :
1)   La raison générale qui pourrait être évoquée par chacun des groupes pour que l’on considère qu’il serait plus juste de leur donner les violons à eux.
2)   La valeur qui pourrait être évoquée par chacun des groupes pour faire miroiter le caractère juste et noble de leur revendication.
3)   Les conséquences qui découleront du fait que l’on donne les violons au premier groupe, au second groupe, ou au troisième groupe.

La neuvième philoconférence : Jean-François Nadeau à propos d’un certain terreau du Québec
4/02/10
Une exploration d’une autre facette, plus obscure, de notre histoire sociale, politique et culturelle que celles de sa précédente biographie sur Pierre Bourgaut, disions-nous ? À vous de juger des ramifications extrêmement diverses de ce qui a tissé notre histoire ! Voici donc la présentation, par Jean-François Nadeau, de cette ombre omniprésente à son époque, que semble avoir été Robert Rumilly :
«L’historien Robert Rumilly, un intellectuel au temps de Duplessis{mosimage}
Né en Martinique, éduqué en Indochine puis en France, Robert Rumilly s’installe au Canada en 1928. Il va y devenir un des historiens les plus prolifiques du XXe siècle, tout en devenant un des proches conseillers de la droite, notamment de Maurice Duplessis. Toute sa vie, Robert Rumilly va s’employer à défendre des idées réactionnaires, au nom d’une conception de la société qui emprunte à celle de son maître, l’idéologue français Charles Maurras. À travers le parcours étonnant de cet homme à la force de travail hors du commun, c’est tout un pan de l’histoire intellectuelle du Québec que l’on découvre.»