«Un mot sans racines est un mot insignifiant ;
une plante sans racines est stérile ;
un homme sans racines est promis à l’errance dévastatrice de lui-même et des autres.»
– Jean-Paul Desbiens
Pour son édition 2016 qui aura lieu du 10 au 12 juin, le colloque Une cité pour l’Homme sera sous l’égide du thème « Appartenance et liberté », en rappel des préoccupations philosophique et politique du grand intellectuel engagé que fut Jean-Paul Desbiens, alias le Frère Untel dont 2015 marque le 55ième anniversaire de la publication des Insolences et 2016 commémore le dixième anniversaire de son décès.
Ce colloque s’accompagne aussi d’un concours d’écriture pour nos étudiants du collégial, pour lequel figurent les suggestions suivantes de réflexions :
- «Quand une société se retrouve avec une culture en crise, avec des structures religieuses ébranlées, perturbées, oubliées, ce qui reste comme identification et comme protection (donc de frontière), c’est la langue. Êtes-vous d’accord avec cela ? Pourquoi? Comment jugez-vous le rôle et l’avenir de la langue française de la culture Québécoise?
- « Une civilisation qui n’aboutit pas à la conversation est une civilisation manquée. Tout l’effort de la civilisation tend à faire communiquer les hommes. Toute civilisation est un effort collectif pour que les hommes se disent les uns aux autres. » D’après-vous relevons-nous ce défi dans nos société actuelles? Pourquoi?
- « Dans un pays sans mémoire, chacun est son propre ancêtre. » Diriez-vous que notre pays est sans mémoire? Pourquoi? Comment jugez-vous notre appartenance aux racines de notre passé collectif? Est-ce important ? Pourquoi?
- « Mourir par choix. La mort n’est pas un droit. La naissance non plus. Je trouve étonnante l’idée de réclamer son droit à naître ou son droit à mourir. Ni la naissance ni la mort ne sont des « produits » que l’on peut choisir sur les rayons de la technique ou de la pharmacopée. » Êtes-vous d’accord avec ce point de vue ? Pourquoi?
- « Sur le plan social ou collectif, les cultures et surtout, à l’intérieur d’une même culture, les mentalités, conditionnent fortement la liberté. Il est très difficile de sortir de la mentalité d’une époque. Il est très difficile de n’être point politically correct, même dans un milieu réduit. Avant même le courage, il faut beaucoup de réflexion personnelle. » Identifiez une opinion exprimant le politically correct présent dans notre société et montrez en quoi, par votre réflexion personnelle, elle mérite d’être dénoncée et critiquée.
- Si aucune des suggestions précédentes ne convient, vous pouvez, de concert avec le professeur qui vous accompagnera pour ce travail, choisir n’importe quelle autre question. L’important est que le travail que vous produirez porte sur le thème : appartenance et liberté.
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Les précisions pour le concours ouvert aux étudiants du collégial se trouvent là.
À la veille du colloque « appartenance et liberté », les organisateurs vous invitent aussi à partager un moment émouvant en présence de Michel Rabagliati, auteur de la bande dessinée Paul à Québec, lors du visionnement du beau film adapté à l’œuvre. Il sera alors loisible de discuter avec lui avant comme après la projection dans l’ambiance décontractée d’un coquetel dînatoire festif.
Puisque cette édition 2016 du colloque aura lieu à Québec, pour des demandes de précisions, n’hésitez pas à contacter monsieur Louis Bussières, coordonnateur du département de philosophie au Cégep de Sainte-Foy au 418-659-6600 poste 6100.
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Note : rappelons que les colloques Une Cité pour l’Homme ont été créés en 2003 et que le premier colloque a eu lieu en 2004 au Collège Laflèche ; et que l’édition 2010 avait eu lieu à notre collège sous le thème «La cité et les arts».
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Programmation de l’édition 2016
du colloque Une cité pour l’Homme :
«Appartenance et liberté»
Vendredi 10 juin 2016 :
8 h 30 : accueil
9 h : présentation du colloque et de la journée
9 h 10 : l’accompagnement palliatif : lieu d’appartenance et lieu d’expression de la liberté ? par Jacques Ricot
10 h 15 : pause
10 h 30 : Penser les frontières : la « suspension éthique » et l’aide médicale à mourir en milieu de soins par Michel L’Heureux et Louis-André Richard
11 h 30 : La philosophie du bouddhisme face à la fin de vie par Raphaëlle Prince
12 h 30 : Dîner
13 h 30 : Le vieillissement et les défis posés à l’accompagnement dans les milieux de soins par Pierre Durand
15 h : pause
15 h 30 : Pourquoi la loi 2 pose problème au regard des bonnes pratiques des soins en fin de vie ? par Patrick Vinay
16 h 30 : La sédation palliative au respect de toutes les libertés, celle du mourant et celle du soignant par Christiane Martel
17 h 15 : mot de la fin et coquetel
18 h : Remise des prix aux récipiendaires du concours
18 h 30 : La philosophie à la rencontre du frère Untel par Thomas De Koninck
19 h 30: Souper dînatoire
Samedi 11 juin 2016 :
8 h 30 : accueil
9 h 15 : Mot de bienvenue et présentation de la journée
9 h 30 : La situation de la démocratie par Pierre Manent
10 h 30 : pause
10 h 45 : Enracinement et liberté… par Mathieu Bock-Côté
12 h 15 : Dîner
13 h 30 : Québec, lieu de mémoire ? par Nicolas Matte
15 h : pause
15 h 30 : Appartenance et liberté : une conversation autour de l’identité et de l’intégration par Akos Verboczy et Alexandre Provencher-Gravel
16 h 45 : Lectures insolentes aux accents insolites : la résurgence du verbe du frère Untel, ponctuée de pièces choisies au violoncelle par Jack Robitaille (comédien), Vincent Bélanger (violoncelliste) et Louis-André Richard (narrateur)
18 h : Souper dînatoire
Dimanche 12 juin 2016 :
8 h 30 : Célébration eucharistique à la mémoire de Jean-Paul Desbiens : « Je ne démoinerai pas » (Frère Untel)
10 h : L’islam et le Québec, entre appartenance et liberté ? par Sami Aoun
11 h : pause
11 h 15 : Christianisme et démocratie, principe d’appartenance et vecteur de liberté ? par Jean-Robert Armogathe
12 h 15 : mot de la fin et dîner