Archives pour janvier 2017

Une délégation du cégep au Forum étudiant 2017
17/01/17
[NDLR : le présent article a d’abord été publié dans «La Dépêche» du 12 janvier 2017]
Le lundi 9 janvier dernier, Maverick Dion St-Pierre, Jasmine Beaudet et William Isabelle, du

Maverick Dion St-Pierre, William Isabelle, Jasmine Beaudet et Joël Bégin. Crédit pour l’image : Collection Assemblée nationale du Québec. Photographe Marc-André Grenier
programme de Sciences humaines, se sont rendus à la 25e législature du Forum étudiant. Accompagnés de l’enseignant Joël Bégin, ils passent une semaine complète à Québec durant laquelle se tient une simulation parlementaire à l’Assemblée nationale. Ils y expérimentent le rythme de travail des parlementaires, acquièrent et approfondissent leurs connaissances sur le fonctionnement des institutions parlementaires, d’un État démocratique, de la procédure parlementaire et du processus législatif et ils mettent à profit et développent leurs habiletés en communication.
Ce sont respectivement en tant que ministre du Travail, ministre de l’Enseignement supérieur et adjoint du ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale que Maverick, Jasmine et William œuvrent cette semaine. Quant à leur enseignant, c’est à titre d’encadreur du whip du parti au gouvernement qu’il participe au Forum étudiant.
Il importe de souligner que si les quatre délégués du cégep ont pu participer à cet évènement annuel, c’est grâce à la contribution de nombreux donateurs à l’interne dont l’Association générale des étudiants, la Direction adjointe au soutien à l’enseignement et la Direction des affaires étudiantes et communautaires ainsi que l’aide financière apportée par messieurs Marc H. Plante, député de Maskinongé, Jean-Denis Girard, député de Trois-Rivières et Pierre Michel Auger, député de Champlain.
Caucus de parti, élections de la présidence et de postes stratégiques du gouvernement : la simulation a démarré sur les chapeaux de roues. Parions que ce projet rendra concrets les acquis en politique et en philosophie de ces trois étudiants !
Un texte de Madelaine Rouleau, enseignante de géographie et de Joël Bégin, enseignant de philosophie.

Conférence de Claude Panaccio sur L’intérêt philosophique des philosophies du passé
17/01/17
Le département de philosophie et des arts de l’UQTR est heureux d’annoncer la conférence suivante :
(Professeur à l’Université du Québec à Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en Théorie de la connaissance)
Le jeudi 2 février 2017
à 14 h
au local 3002 du pavillon Ringuet de l’UQTR
Titre de la conférence :
« L’intérêt philosophique des philosophies du passé »
L’usage que l’on fait de l’histoire de la philosophie dans la pratique actuelle de la discipline suppose que certains textes de l’Antiquité, du Moyen Âge ou de l’époque moderne soient directement pertinents pour la discussion des problèmes que nous considérons aujourd’hui comme philosophiques. Mais comment cela est-il possible ? Comment l’histoire de ces vieilles doctrines peut-elle être d’un quelconque intérêt pour le débat philosophique en cours malgré leurs différences radicales d’avec ce qui se fait aujourd’hui tant dans la forme que dans le contenu ? Telle est la question qui sera discutée dans cet exposé. On espère jeter ainsi quelque lumière sur la façon dont les historiens de la philosophie peuvent en venir à reconnaître cette pertinence philosophique le cas échéant et à la rendre manifeste à leurs collègues moins immédiatement attirés par le travail historique.
Pour information : Jimmy Plourde ( Jimmy.Plourde@uqtr.ca )

Brunch-conférence de Serge Cantin sur l’œuvre de Fernand Dumont 20 ans après sa mort
17/01/17
[NDLR : le présent communiqué provient de la SSJB de la Mauricie]
M. Serge Cantin, directeur du programme de 1ercycle en philosophie et professeur titulaire de philosophie à l’UQTR, nous présentera pour le jour du Drapeau 2017 la conférence intitulée :
L’universalité de l’œuvre de Fernand Dumont
Vingt ans après la mort de Fernand Dumont (1927-1997), que reste-t-il de son œuvre, sans doute la plus riche et la plus universelle de toute l’histoire de la pensée québécoise? L’universalité de l’œuvre de Fernand Dumont signifie que celle-ci, aussi enracinée qu’elle soit dans sa terre natale, ou plutôt parce qu’elle l’est très profondément, soulève des questions qui dépassent le cadre de la société québécoise et demeurent, aujourd’hui comme hier, pertinentes pour tous les hommes : notamment celle de la culture comme « lieu de l’homme » et celle d’une anthropologie dont « la vérité tire sa pureté de notre secret désir de nous libérer de nous-mêmes ».
Date : Dimanche 22 janvier 2017, à 9 h 30
Lieu : Club de golf Métabéroutin à Trois-Rivières
Coût : 15 $ pour les membres de la SSJB, 12 $ pour les étudiants
Réservez votre place à Mme Kathia Côté, 819 375-4883, poste 2301 ou par courriel : kcote@ssjb.quebec.
Une nouvelle société de philosophie est née
15/01/17
Compte-rendu
par Clément Loranger
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Une société régionale de philosophie a été fondée le 12 janvier 2017 à l’UQTR par une assemblée de 23 personnes, étudiant(e)s, professeur(e)s et autres. Les personnes présentes provenaient du milieu philosophique régional, de 4 cégeps et de 2 départements de l’UQTR [1, 2]. Des professeurs des cégeps de Terrebonne, Drummondville, Trois-Rivières, Shawinigan étaient là à titre personnel.
Jimmy Plourde du Département de Philosophie de l’UQTR a été élu président de la société régionale.
L’assemblée a aussi procédé à l’élection d’un Conseil d’Administration d’une douzaine de membres.
L’assemblée exprima divers intérêts. Un intérêt appuyé pour la philosophie pour enfant et pour le programme d’Éthique et de culture religieuse. On souhaita un calendrier commun, des newsletters, une activité à la Journée mondiale de la philosophie du 17 novembre 2017. Fut suggérée une marche populaire vers Québec pour proposer une nouvelle constitution démocratique pour le Québec. Un projet de Festival de la philosophie à l’été 2017 à Trois-Rivières a suscité beaucoup d’intérêt. On a souhaité une ouverture de vue pour la future société pour éviter de tourner en cénacle.
Il y a eu un vif débat sur la question d’un montant pour l’adhésion de membre de la SRP. Le point épineux concernait les départements de philosophie des cégeps. Il fut voté que le coût d’adhésion serait de 10$ pour l’abonnement régulier, de 5$ pour les étudiant(e)s et d’une contribution volontaire de 50$ pour les départements de philosophie.
Compte-rendu par Clément Loranger
Pour plus d’informations, on peut écrire à Jimmy Plourde [ Jimmy.Plourde@uqtr.ca ].

L’éducation est un art
7/01/17
[NDLR : l’article qui suit a d’abord été publié dans la rubrique « Idées » de l’édition du jeudi 5 janvier 2017 du Devoir. Nous le reproduisons ici avec les autorisations nécessaires.]
L’éducation est un art
Yvon Corbeil
(Professeur de philosophie au cégep de Trois-Rivières)
Comme pourrait l’avoir dit Laplace à Napoléon au sujet de Dieu, ce qui ne permet pas de prédire n’a guère d’utilité scientifique. Voilà l’épine qui s’enfonce dans la chair des sciences dites « humaines » depuis leur naissance et dont on aurait peut-être allégé la souffrance si, en français tout au moins, on ne les avait pas affublées de ce vocable de « sciences », qui a tout pour les jeter dans les affres d’un complexe d’infériorité. Car les humanities ne savent pas prédire.
Ce qui est vrai des sciences humaines en général l’est donc tout autant des « sciences de l’éducation », lesquelles tentent de raisonner universellement sur l’ensemble de ces cas particuliers que forme chaque cheminement éducatif individuel. C’est un triste constat pour nous, « hommes théoriques », que de nous aviser, à l’usage et sur le terrain, que les méthodes éducatives issues des « sciences de l’éducation » sont toutes inopérantes puisqu’elles fonctionnent toutes… parfois. Le désarroi dans lequel nous sommes alors plongés nous invite à reconsidérer l’intérêt que nous pouvions porter à la « science » éducative et nous oblige à nous préoccuper de ce qui est au coeur de notre tâche, c’est-à-dire l’élève ou l’étudiant.
Voilà pourquoi il y a fort à parier qu’un quelconque « Institut d’excellence en éducation » ne soit qu’une nouvelle manière de faire parler entre eux des individus qui continuent de croire à la possibilité de solutions universelles aux problèmes de l’éducation, et s’escriment à en faire la promotion.
Il est contradictoire d’affirmer qu’un regroupement de scientifiques puisse accueillir en son sein un « large pluralisme conceptuel » comme l’affirme le professeur Julien Prud’homme (« La science doit devenir un outil essentiel en éducation », Le Devoir, 23 décembre 2016), alors que tout regroupement de ce genre — science oblige — se donne nécessairement pour tâche d’éliminer le faux pour ne retenir que ce qui est déclaré « vrai ». Si le pluralisme peut s’exprimer, il ne peut guère suggérer et certainement rien décider. Il l’est aussi d’affirmer que « ce sont des dérives idéologiques et politiques qui réduisent actuellement l’autonomie des enseignants et minent la réussite de nos enfants », mais de croire en même temps qu’un regroupement de scientifiques pourra y changer quelque chose.
Les dérives éducatives actuelles tiennent d’abord au fait que, soumise aux diktats de l’État, l’éducation est devenue formation et qu’elle a abandonné sa mission première au profit de la seconde : acquérir des compétences pour exercer un emploi. Elles naissent également dans l’orbe de l’illusion qui laisse croire à certains intervenants qu’en éducation, une approche « scientifique » est nécessairement meilleure que toute autre, et ce, tout simplement parce qu’elle est scientifique… Une approche qui, pour peu qu’on y réfléchisse, ne peut mener à terme qu’à la mise au point d’une nouvelle « réforme », laquelle enterrera celle qui enterrait déjà la précédente.
« Il n’y a de science que de l’universel », écrivait Aristote. Que cela heurte ou pas notre volonté de maîtriser le monde par la raison, force est d’admettre que l’éducation est un art, et non une science. Tant qu’on ne l’aura pas compris et admis en haut lieu, les efforts déployés pour en corriger les « dérives » prendront la forme d’« instituts » ou de regroupements de spécialistes en « sciences de l’éducation » qui ne font que retarder cette nécessaire prise de conscience.