NDLR : Nous publions ci-dessous le texte de Catherine Lejeune, récipiendaire du 3e Prix au concours d’écriture Femmes Philosophes 2021 qui s’est déroulé dans le cadre de la 9eSemaine de la philosophie. Nous remercions René Villemure, Éthicien, pour son soutien à ce concours. Toutes nos félicitations à Catherine Lejeune !
Dans le cadre de la semaine de la philosophie, je souhaite vous présenter une femme philosophe, dont les idées radicales et profondes de changement dans les relations entre les classes sociales, ont inspiré les tendances de la gauche communiste et données naissance au courant intellectuel connu sous le nom de luxemburgisme, en opposition à l’autoritarisme léniniste. Rosa Luxembourg, polonaise et juive est née en 1871. Plus tard, en Allemagne, elle étudie la philosophie et devient théoricienne, elle sera froidement assassinée le 15 janvier 1919 à Berlin lors d’un rassemblement pour la révolution allemande. Cette femme est maintenant reconnue comme figure majeure du socialisme révolutionnaire et de l’histoire politique du XXe siècle.
J’ai choisi, pour lui rendre hommage, l’une de ses citations les plus populaires comme sujet de réflexion, soit : « Il n’y a pas de liberté pour personne s’il n’y en a pas pour celui qui pense autrement. » Tout d’abord, définissons le terme « liberté » : Je crois que l’humain peut être libre de plusieurs façons, le fait que celui-ci ne soit pas enchaîné ne garantit pas sa liberté sur le plan intellectuel qui consiste au fait de pouvoir raisonner et s’exprimer sans contrainte ou risque de conséquence. Hélas, dans l’histoire de l’humanité, la liberté intellectuelle de l’homme a été brimée plus d’une fois. Est-ce que le fait de vivre en collectivité justifie l’anéantissement des droits de certains ? Il est évident, selon moi, que la liberté n’est pas un privilège obtenu en fonction de notre sexe, de notre couleur de peau, de notre religion, de notre orientation sexuelle ou de nos allégeances politiques. Pour en revenir à la citation de Rosa Luxembourg, si celui qui pense autrement n’est pas libre d’exprimer son opinion comment déterminer qu’il s’agit d’une minorité ? Si seulement un faible nombre d’hommes puissants à la parole, leurs décisions reflètent-t-elles la volonté du peuple ou servent-t-elles simplement leurs intérêts ? Grâce à plusieurs militants pour les droits et libertés, nous vivons maintenant, du moins en occident, dans un monde relativement libre. Relativement car, encore aujourd’hui, le gouvernement représente la « majorité ». Les mêmes partis sont à tour de rôle aux pouvoirs et récoltent les votes grâce à leur charisme lors de beaux discours. Sommes-nous vraiment libres si une seule partie de la société est entendue ? Encore de nos jours, le pays est dirigé par une grande majorité d’hommes blanc, hétérosexuel et catholique. La liberté est toujours définie en termes de citoyenneté, tant que la notion de liberté ne sera pas considérée d’un point de vue international, elle demeure un privilège et perd tout son sens. Finalement, je crois qu’il est essentiel de réfléchir à la problématique suivante : Tant que dans le monde, des femmes seront considérées inférieures à l’homme, des êtres humains seront exploités, des individus subiront de l’oppression raciale et que les inégalités sociales existeront, sommes-nous réellement libres ou avons-nous seulement la chance de faire partie des privilégiés ?
Étudiante en Soins Infirmiers au Cégep de Trois-Rivières, récipiendaire du Prix 2021 au Concours d’écriture sur les Femmes Philosophes (Prix 2021)
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