Ludwig Wittgenstein et Paul Engelmann, Lettres, rencontres, souvenirs, Ilse Somavilla (directeur de publication), François Latraverse (traducteur), Brian McGuinness (postfacier), Éditions de l’Éclat, 2010, 251 pages.
Présentation de l’éditeur :
«Cet ouvrage rassemble pour la première fois ce qui a été retrouvé de la correspondance échangée de 1916 à 1937 entre l’architecte Paul Engelmann et Ludwig Wittgenstein.
S’y ajoutent des lettres de quelques proches qui permettent de reconstituer le cercle d’amis du philosophe au moment de la Première Guerre mondiale et de la rédaction du Tractatus logico-philosophicus, dont on peut suivre ici la genèse. L’ouvrage contient également le «Mémoire» qu’Engelmann a consacré à Wittgenstein, ainsi que de nombreuses notes inédites qui témoignent de l’importance des liens d’amitié entre les deux hommes et de l’influence qu’ils exercèrent l’un sur l’autre en ces années difficiles, qui ont vu l’effondrement de l’Empire austro-hongrois et la naissance d’une pensée qui allait devenir l’une des plus originales du XXe siècle.»
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Extrait :
«La construction de cette maison occupa Wittgenstein de 1927 à la fin de 1928, date qui fut celle de son retour à la philosophie. Durant ces deux années, Wittgenstein et Engelmann collaborèrent de manière étroite et ils eurent amplement l’occasion d’échanger des idées sur des sujets qui excèdent à la fois les problèmes de la construction de la maison et ceux qui recommençaient à intéresser Wittgenstein lorsqu’il prit contact avec Moritz Schlick et le tout nouveau Cercle de Vienne. Paul Engelmann était un esprit curieux et attentif dont les goûts et les intérêts – au-delà de son métier d’architecte – communiquaient avec ceux de Wittgenstein, précisément sur des sujets que le Tractatus tenait à l’écart. C’est tout l’intérêt de ces lettres, et des témoignages ou des documents qui les accompagnent dans la présente édition, que de les voir s’exprimer librement. D’une certaine manière, ils offrent comme un aperçu de la face cachée du Tractatus et ils en révèlent une dimension sur laquelle Wittgenstein lui-même a beaucoup insisté au moment où, par exemple, il tentait de convaincre Ludwig von Ficker, alors directeur du Brenner, de le publier. Si une chose est sûre, toute spéculation sur ce sujet mise à part, c’est que les questions touchant à la religion, à l’art et à la poésie y occupent une place qui donne de Wittgenstein une tout autre image que celle d’un homme exclusivement préoccupé par « Le Problème » de la logique.»
(Lire la suite : Jean-Pierre Cometti, La maison Wittgenstein)