NDLR : Nous publions ci-dessous le texte de Lily-Rose Gaudet, récipiendaire du 3e Prix au concours d’écriture Femmes Philosophes 2025 qui s’est déroulé dans le cadre de la 13e Semaine de la philosophie. Toutes nos félicitations Lily-Rose !
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Simone de Beauvoir, née à Paris en 1908, est une philosophe française qui marque son époque en se posant des questions sur la raison de l’existence humaine dans l’absurdité de la Première et Seconde Guerre mondiale. Elle met en valeur le courant de l’existentialisme qui stipule que l’homme, menant une vie dépourvue de tout sens, est libre de ses propres choix et responsable de ceux-ci. Bien qu’elle ne soit pas que philosophe, mais egalement essayiste, romancière, enseignante et mémorialiste, elle publie en 1949 un essai intitulé Deuxième Sexe qui aborde le féminisme et les stéréotypes de genre. En témoigne une de ces citations célèbres, c’est-a-dire « On ne nait pas femme, on le devient. » Cette phrase a beaucoup de pouvoir, car elle met en lumière le fait que les femmes se construisent au fil de leur vie. « Être femme » n’est pas inné, mais bien acquis en raison des expériences vécues, des bases culturelles et
des normes sociales.
Des un jeune âge, la petite fille se voit imposer des attentes de la société en recevant des jouets typiquement féminins, souvent des poupées ou des objets roses. Elle doit se conformer à la conception idéale de la femme et se comporter de manière douce, maternelle et passive. Les secteurs à prédominance masculine tels que les secteurs des sciences appliquées, de la finance et de la construction, sont rarement perçus comme des carrières ouvertes aux femmes. « On ne nait pas femme, on le devient » peut être interpréter comme un appel à ce que les femmes revendiquent leur place dictée par les conventions sociales. Un homme qui lève le ton et défend son point de façon intense sera souvent décrit comme « impliqué au sein de sa cause » ou « passionné ». Au contraire, une femme qui hausse le ton et qui reste ferme sur sa position sera dite « émotive » et « hystérique », bien qu’elle adopte la même attitude que celui-ci.
En définitive, la citation n’explore pas seulement la construction sociale du genre et les stéréotypes que les femmes doivent subir quotidiennement, malgré les avancées réalisées dans la lutte contre la discrimination de genre au fil des décennies. Elle illustre le fait que devenir une femme fait partie d’une quête vers la liberté de mettre le doigt sur sa PROPRE définition d’une femme. Dans cette perspective, l’identité féminine est subjective et ouverte à interprétation, même si elle est durement influencée par un moule biologique et culturel. La liberté d’être une femme, c’est de se déterminer soi-même selon ses désirs, ses expériences, son corps, ses relations, ses convictions, etc. À travers sa phrase célebre, Simone de Beauvoir fait ressortir son côté existentialiste, exprimant l’idée que « l’essence précède l’existence », soit que la femme n’est pas entrée dans ce monde pour effectuer un rôle précis, mais bien pour s’émanciper dans sa féminité.
