Article marqué Hannah Arendt

Les cinq ans du magazine Nouveau Projet (NP11)
31/05/17
5 ans d’existence

Couverture du 1er numéro de Nouveau Projet (mars 2012 – le numéro fondateur de NP). En couverture : Sophie Desmarais ; photo par : Dominique Lafond.
Avec son 11e numéro du printemps-été 2017, le magazine Nouveau Projet marque ses 5 ans d’existence. Cofondé en 2011 par Nicolas Langelier et le professeur de philosophie Jocelyn Maclure (qui s’est retiré en 2014 de l’entreprise) en même temps qu’Atelier 10, l’entreprise sociale éditant le magazine, Nouveau Projet fut le tout premier magazine québécois à avoir pu être lancé de manière indépendante en utilisant le site de sociofinancement Kickstarter. Ainsi, grâce à ses mécènes-fondateurs, dont certains œuvrent en philosophie, en mars 2012 paraissait le premier numéro (de 162 pages) de ce magazine qui a pour vocation de publier des textes soignés destinés à une lecture lente, pouvant être relus plusieurs mois voire des années plus tard sans avoir perdu de leur pertinence – donc en n’étant pas collés sur une actualité éphémère, mais en tentant plutôt de mieux comprendre notre temps et les enjeux de notre époque.

Couverture du 11e numéro de Nouveau Projet (mars 2017 – le numéro des 5 ans de NP). En couverture : Sophie Desmarais ; photo par : Maxyme G. Delisle.
Publié deux fois l’an en faisant cohabiter en un même lieu philosophie, journalisme et « reportages littéraires » à la Hemingway, bédéreportages, histoire des mouvements sociaux, poésie et littérature, commentaires et essais, tant sous l’angle du personnel que du collectif, le magazine Nouveau Projet s’est notamment mérité en 2015 le prix du « Magazine de l’année au Canada » décerné au 38e Prix du magazine canadien – devenant ainsi le premier magazine francophone à décrocher ce prix. En cinq ans d’existence, le magazine s’est aussi allié de nombreux collaborateurs et a su passer au travers de tempêtes, dont le manque à gagner de 60 000$ pour le magazine en 2014, directement engendré par la décision de son distributeur de l’époque (Messagerie de presse Benjamin) de se placer sous la Loi de la faillite sans alors être capable de remettre au magazine le montant dû pour les ventes en kiosques et librairies depuis 2013 – une tempête surmontée grâce à l’appui de sa communauté de lecteurs et de donateurs. Mais sur le fond et par-dessus tout, en relisant l’Intro que signait Nicolas Langelier dans le numéro fondateur, on peut constater que Nouveau Projet a su se développer en restant fidèle à ses idéaux initiaux et à certaines notions pouvant sembler désuètes à notre époque, dont le « sens du devoir » et la recherche d’éclairages pour une vie individuelle et collective « spirituellement » plus riche.
Pour souligner ses cinq ans, le 11e numéro de Nouveau Projet affiche en couverture une photo de Sophie Desmarais, qui illustrait le 1er numéro du magazine. Et surtout, ce 11e numéro a pour thème de son dossier central le verbe « croire ». Un bon clin d’œil, car il fallait en effet croire pour faire paraître en 2012 un nouveau magazine papier, à une époque de chamboulements numériques où il était la plupart du temps question de crise(s) pour les publications imprimées, tout en aspirant à être l’un des magazines québécois rémunérant le mieux ses auteurs. Croire que le papier demeure un support plus approprié pour la réflexion et la lecture lente. Croire, pour oser un magazine papier de qualité, relativement niché, à la belle facture qui coûte 100 000$ par numéro à produire selon Nicolas Langelier. Et par-dessus tout croire, en soi, en sa génération, en sa société, pour oser dans cette décennie des années 2010 avoir « l’ambition de faire avancer la société avec des idées nouvelles, de proposer une tribune pour réfléchir et échanger, un peu comme le faisait Cité libre dans les années 1950-1960 » (source de la citation).
Évidemment, les kiosques et points de vente de magazines s’atrophiant au Québec, le meilleur moyen de ne pas manquer un numéro de Nouveau Projet reste encore l’abonnement, qui donne aussi droit à Documents, une collection de courts essais qui sont aussi publiés deux fois l’an par Atelier 10.
Le 11e numéro (Printemps-été 2017)
En introduction à ce 11e numéro de Nouveau Projet, Nicolas Langelier signe un très beau texte, plutôt touchant, intitulé « La possibilité de fonctionner » où l’on sent bien s’entremêler le « je » et le « nous ». Un texte où il médite notamment sur le fait qu’à notre époque « les convictions sont suspectes » (p. 19) et qu’en même temps « une société où les gens ne croient plus en la possibilité de changer les choses est une société où les choses ne changent plus » (p. 20) ou une société (nous) qui s’abandonne aux lobbys pour ensuite conforter sa répulsion envers ceux qui croient en agissant ainsi. Et ce, tout en commençant par tenter de prendre le pouls de cette idée de F. Scott Fitzgerald, selon lequel la marque d’une « intelligence de premier plan » est de pouvoir fonctionner tout en étant « capable de se fixer sur deux idées contradictoires. » (p. 17).

Mélissa Dugas-Caron récipiendaire au concours Une cité pour l’Homme (2014)
15/06/14
Lors de l’édition 2014 du colloque Une cité pour l’Homme, qui avait pour thème cette année «Vertu et corruption», l’une de nos étudiantes du Cégep de Trois-Rivières s’est méritée la troisième place du concours d’écriture associé à ce colloque. La récipiendaire de ce prix, Mélissa Dugas-Caron, étudiante au Cégep de Trois-Rivières en Arts et Lettres – Langues, s’est ainsi mérité une bourse de 500$ en plus de plusieurs livres. De plus, ce prix lui donnera une occasion de publication, puisque son texte primé sera publié dans les Actes du colloque.
À l’occasion de ce concours de philosophie politique, Mélissa Dugas-Caron était encadrée par Natacha Giroux, professeure de philosophie à notre collège, qui souligne que la récipiendaire a choisi de développer sa réflexion en présentant Hannah Arendt comme modèle de vertu, parce que capable de ce détachement nécessaire pour arriver à des conclusions courageuses suite au procès de Eichmann.
Toutes nos félicitations à Mélissa Dugas-Caron pour ce prix et la publication qui s’en suivra !

Ciné-philo des Femmes philosophes: «Hannah Arendt»
5/02/14
Dans le cadre des activités de la 3e édition de la Semaine de la philosophie au Cégep de Trois-Rivières sera présenté le film «Hannah Arendt» (2013, 113 min.) lors d’un ciné-philo Femmes philosophes, le mardi 18 février 2014 à 19h au Théâtre du Cégep de Trois-Rivières. L’entrée est ouverte à tous, libre et gratuite.
Pour les personnes qui souhaitent s’y préparer ou simplement en savoir plus, sur PhiloTR on peut lire :
– L’article de Pierre Lemay (juin 2013) consacré à la sortie de ce film au Québec à l’été 2013, comprenant plusieurs indications biographiques sur Hannah Arendt
– L’article de recension de Pierre Lemay (janvier 2007) à propos du numéro 5 de Philosophie magazine consacré à Hannah Arendt
– L’article signalétique d’Yves Bastarache (oct. 2005) à propos du numéro du Magazine Littéraire consacré à Hannah Arendt
Et, bien sûr, les livres d’Hannah Arendt disponibles à la bibliothèque de notre collège.
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L’animation de ce ciné-philo sera faite par Gabrielle-Sophie Poirier-Anctil (étudiante en Sciences humaines – Monde et responsable au Comité de philosophie de l’AGE), Natacha Giroux (professeure de philosophie) et Martin Hould (professeur de philosophie).

Hannah Arendt au Québec (cinéma)
25/06/13
Présentement à l`affiche, au Québec, dans plusieurs salles de cinéma, les cinéphiles et les intéressés peuvent visionner le drame biographique franco-allemand de la cinéaste allemande Margarethe von Trotta intitulé « Hannah Arendt ». D`une durée de 113 min, la distribution est la suivante : Barbara Sukova (Hannah Arendt), Axel Milberg (Heinrich Blücher), Janet McTeer (Mary McCarthy), Klaus Pohl (Martin Heidegger) et d`autres.
Le film est présentement à l`affiche dans les endroits suivants : Trois-Rivières (Cinéma Le Tapis rouge), Sherbrooke (La Maison du cinéma), Québec (Cinéma Cartier), Montréal (Cinéma Excentris, Cinéma du parc) ainsi qu`au Forum 22 du Complex Odéon Cinémas.
Tout d`abord actrice de théâtre, Margarethe von Trotta débute à l`écran en 1968 et collabore à des scénarios à partir de 1970. On la voit notamment dans trois des premiers films du réalisateur allemand Rainer Werner Fassbinder (1945-1982), en 1969-70, et dans des films de Klaus Lemke, Gustav Ehmck, Herbert Achternbusch, Reihard Hauff et Volker Schlöndorff. Épouse de ce dernier, elle est l`actrice principale de deux de ses films, Feu de paille (1972) et Le coup de grâce (1976) dont elle est coscénariste. Auteur d`une adaptation théâtrale du livre du romancier allemand Heinrich Böll (1917-1985), elle est coscénariste et coréalisatrice avec Schlöndorff de l`Honneur perdu de Katharina Blum (1975). En 1985, elle tourne Rosa Luxembourg (Die Geduld der Rosa Luxemburg), biographie de la socialiste révolutionnaire allemande d`origine juive polonaise. Le film sort en salle en 1986.
Synopsis
1961. La philosophe juive allemande Hannah Arendt est envoyée à Jérusalem par le New Yorker pour couvrir le procès d’Adolf Eichmann, responsable de la déportation de millions de Juifs. Les articles qu’elle publie et sa théorie de « La banalité du mal » déclenchent une controverse sans précédent. Son obstination et l’exigence de sa pensée se heurtent à l’incompréhension de ses proches et provoquent son isolement.
Biographie
Hannah Arendt naît le 14 octobre 1906 à Linden, près de Hanovre, dans une famille juive allemande laïque et progressiste. Elle est la fille de Paul Arendt et de Martha Cohn-Arendt. Elle appartient à la branche réformée du judaïsme allemand de Königsberg. En octobre 1913, son père meurt. En 1920, sa mère épouse en secondes noces Martin Beerwald. En 1921, elle organise un cercle d`étude avec ses amis. Elle découvre alors le théologien et philosophe danois Sören Kierkegaard (1813-1855); elle lit aussi les ouvrages du philosophe allemand Emmanuel Kant (1724-1804). En 1924, elle passe l`Abitur (l`équivalent du baccalauréat en Allemagne) avec un an d`avance et en candidate libre car elle fut renvoyée de l`école pour indiscipline. De 1924 à 1928, elle étudie la philosophie et la théologie à l`Université de Marburg, auprès du théologien protestant allemand Rudolf Bultmann (1884-1976). C`est à cette même institution qu`elle côtoie, en 1924, un autre étudiant juif, Hans Jonas (1903-1993), philosophe allemand connu pour son œuvre principale Le Principe de responsabilité (1979). À Fribourg, elle suit les cours du philosophe allemand Edmund Husserl (1859-1938). Elle est aussi l`élève des philosophes allemands Martin Heidegger (1889-1976) et Karl Jaspers (1883-1969), à Heidelberg. En 1929, sa thèse de doctorat, que dirige Jaspers, est publiée chez Springer, à Berlin, sous le titre Le Concept d`amour chez saint Augustin. La même année, elle épouse Günther Stern et s`installe avec lui à Francfort où elle suit les séminaires du sociologue allemand Karl Mannheim (1893-1947) et de l`écrivain et théologien protestant allemand Paul Tillich (1886-1965). De retour à Paris, son mari Günther Stern se lance dans le journalisme sous le nom de G. Anders.