Pour les personnes souhaitant alimenter leurs réflexions avant le colloque «Une cité pour l’Homme» sur La cité et les arts qui aura lieu les 2, 3 et 4 juin prochain, de la même manière que je me suis permis de suggérer l’écoute de l’émission TLMSF qui portait sur le Bauhaus et la ville de Québec, je me permets de suggérer la lecture de cet article du New York Times sur le phénomène artistique qui émerge de Leipzig : The New Leipzig School (6 pages). C’est l’œil alerte de notre collègue et ami Guy Béliveau qui nous avait fait découvrir cet article en 2006.
À l’époque de la République démocratique allemande (RDA), «l’ancienne» académie de peinture de Leipzig était coupée de l’expressionnisme abstrait, du minimalisme et de l’art conceptuel. L’enseignement des arts était en filiation avec l’enseignement classique. Ceux qui enseignent maintenant les arts visuels à Leipzig ont été formés ainsi et répètent, dans une certaine mesure, cet enseignement où il y a un très fort accent sur le travail rigoureux de la technique et une production figurative. Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, à la suite des manifestations de Berlin et de Leipzig, le mur de Berlin tombe. Die Wende. Ce que l’on appelle la «Nouvelle école de Leipzig», ce sont les jeunes artistes, nés dans les années des décennies de 1960 et 1970, formés par ces professeurs. Avec la chute du mur, il leur devient possible de se faire connaître sur la scène du marché international de l’art. Depuis la percée de Neo Rauch au milieu de la décennie de 1990, leurs œuvres sont extrêmement convoitées. Selon le New York Times, la ville de Leipzig est maintenant au cœur du premier grand phénomène artistique du 21e siècle.
La cité et les arts ? Assurément, ça pose questions.
Détails sur les œuvres qui figurent ici :
En haut de l’article : «Bretter» (2005), de David Schnell (cliquez sur l’image pour l’original).
En bas de l’article : Photo de Neo Rauch. Gueorgui Pinkhassov/Magnum, pour The New York Times (cliquez sur l’image pour l’original).
Patrice Létourneau est enseignant en philosophie au Cégep de Trois-Rivières depuis 2005. Outre son enseignement, il a aussi été en charge de la coordination du Département de Philosophie pendant 8 ans, de juin 2009 à juin 2017. Il est par ailleurs l’auteur d’un essai sur le langage, le sens et l’interprétation (Éditions Nota bene, 2005), ainsi que d’autres publications avec des éditeurs reconnus. Il collabore à PhiloTR depuis 2005. (Article sur PhiloTR | Site personnel)