Mise à jour du 1er août 2013 : lire aussi notre article sur ce livre : «Quelle est l’humanité de l’homme ? À propos d’une oeuvre magistrale de Daniel D. Jacques».
Dans La Mesure de l’Homme, un volumineux ouvrage de 720 pages paru aux Éditions Boréal en avril 2012, le philosophe québécois Daniel D. Jacques retrace les mutations de l’idée d’humanisme, de l’Antiquité à nos jours.
Voici la présentation qu’en fait l’éditeur :
«Une crainte nous hante, nous, les modernes, celle que le développement technique et économique conduise à une perte de notre humanité. Trop d’information, trop de technologie, des activités et des masses humaines toujours plus imposantes font que notre monde nous paraît «démesuré». Mais à quelle aune jaugeons-nous cette démesure ? Quelle est donc cette «mesure» de l’être humain qui est à l’origine de ce sentiment ? À la manière de Charles Taylor, dans les travaux qu’il a consacrés à la genèse du « moi » ou à l’évolution du sentiment religieux à travers les âges, Daniel Jacques trace un vaste panorama historique où il suit le développement de l’idée d’humanisme depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. Il montre comment l’humanisme est posé à la Renaissance comme un retour à la sagesse des Anciens, puis comment il est, à l’époque des Lumières, la mesure suprême de l’action et de la pensée des forces progressistes. Il montre enfin comment, à partir du XIXe siècle — et encore plus violemment dans la seconde moitié du XXe —, des critiques perçoivent l’humanisme non plus comme l’heureuse manifestation d’une liberté conquise de haute lutte à l’encontre des traditions passées, mais comme la cause même de cette démesure et du déclin du sens moral qui l’accompagne.
Puisant surtout dans les outils offerts par la philosophie politique, cette passionnante enquête sur l’humanisme permet de comprendre les différentes opinions entretenues au cours des siècles quant à la mesure de l’action humaine et ouvre sur une essentielle remise en question de notre condition morale et intellectuelle.
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Daniel D. Jacques enseigne la philosophie au collège François-Xavier-Garneau (Québec). Il a étudié à l’Université de Montréal (Ph. D) avant d’entreprendre des recherches postdoctorales à l’Université de Chicago et au Centre de recherches politiques Raymond Aron (EHESS). Il est membre fondateur de la revue Argument (PUL). Il a reçu le prix Victor-Barbeau (1999), décerné par l’Académie des lettres du Québec, pour son ouvrage Nationalité et modernité (Boréal, 1998). Il est aussi l’auteur de La révolution technique (2002) et de La Fatigue politique du Québec français (2008).»
On peut feuilleter le début de cet ouvrage, à partir de là.
Patrice Létourneau est enseignant en philosophie au Cégep de Trois-Rivières depuis 2005. Outre son enseignement, il a aussi été en charge de la coordination du Département de Philosophie pendant 8 ans, de juin 2009 à juin 2017. Il est par ailleurs l’auteur d’un essai sur le langage, le sens et l’interprétation (Éditions Nota bene, 2005), ainsi que d’autres publications avec des éditeurs reconnus. Il collabore à PhiloTR depuis 2005. (Article sur PhiloTR | Site personnel)
On peut aussi lire le compte-rendu que Georges Leroux fait de ce livre, dans «Le Devoir» du 29 septembre 2012 :
http://www.ledevoir.com/culture/livres/360375/un-nouvel-humanisme-est-il-possible