Archives pour mars 2013

Décès de Ronald Dworkin
27/03/13
Le 14 février 2013 est décédé à 81 ans, à Londres, victime d`une leucémie, le philosophe américain Ronald Dworkin. Il fut professeur à Londres et à New York. Il était également connu comme l`un des plus grands spécialistes de la philosophie du droit. Son expertise des constitutions américaine et britannique et sa théorie du droit d`étendaient hors du domaine purement juridique pour en aborder les versants politiques et moraux. En cela, il s`opposait à toute une tradition de philosophie du droit positiviste, étudiant le droit comme une réalité à part entière. Sa contribution la plus marquante à la théorie politique (sa théorie de l`égalité) demeure l`une des positions les plus influentes du XXe siècle. En effet, à gauche de l`échiquier politique américain, il défendait la discrimination positive permettant de dépasser une conception abstraite de l`égalité de droit en accordant à des minorités l`accès à des formations ou fonctions auxquelles elles n`auraient pas accès. À son avis, les individus possèdent de façon plus fondamentale que le droit créé par une législation explicite un certain nombre de droits. Par conséquent, dans la pratique judiciaire, cela se traduit par une priorité accordée aux arguments de principe sur les arguments politiques.
Son œuvre a suscité de nombreuses critiques, qui tiennent à l`importance des questions qu`il soulève : le pouvoir discrétionnaire des juges, l`existence des droits individuels. À ce jour, il mérite d`être reconnu comme l`un des plus éminents spécialistes de la pensée juridique contemporaine. Il était membre de l`American Academy of Arts and Sciences, organisation dédiée à l’enseignement et le progrès des connaissances, qui joue le rôle de société honorifique aux États-Unis.

Nouveau Projet 03 : Agir
21/03/13
Si le numéro fondateur du magazine Nouveau Projet avait pour thème central «(sur)vivre au 21e siècle» et que le 2e numéro avait pour thème la question «Quel progrès?», le 3e numéro qui paraît en librairie ce 22 mars 2013 a pour thème central «le temps d’agir».
Côté philosophique, on y retrouve l’adaptation du grand essai intégral de Sénèque, De la brièveté de la vie (pp. 108 à 118), que le magazine présente de la manière suivante : «Notre temps est comprimé. Surstimulés, nous laissons notre attention se dissiper. Et nous nous faisons souvent mener par nos impulsions, nos ambitions, notre quête d’un statut social. Les médias sociaux, qui appellent une représentation de soi constante, renforcent les tendances narcissiques déjà bien présentes dans la personnalité humaine. De la brièveté de la vie est un essai écrit en 49 de notre ère, mais son propos reste éminemment pertinent à notre époque hypermoderne. Sénèque nous rappelle que, pour atteindre le bonheur et la sérénité, il faut éviter de consacrer son temps aux activités futiles et stériles.»
On y trouve aussi un essai original de Jocelyn Maclure (professeur de philosophie à l’Université Laval) intitulé «L’homme sans volonté» (pp. 54 à 61). Essai admirablement bien écrit, au travers duquel l’auteur interroge non seulement la procrastination (si la procrastination «est irrationnelle», il reste que «l’incapacité à procrastiner est fort probablement la proche cousine du trouble obsessionnel compulsif», dit-il), la «faiblesse de la volonté» (ce que les philosophes grecs de l’Antiquité appelaient l’akrasia ; question qui, d’ailleurs, a notamment déjà été abordé par notre collègue Guy Béliveau dans L’Éducation des désirs et par John Perry, professeur de philosophie à l’Université de Stanford et animateur pendant 10 ans de l’émission de radio «Philosophy Talk» ainsi que prix Nobel en littérature 2011) et notre rapport au temps, mais aussi diverses conceptions que l’on peut se faire de la volonté (y compris les écueils de la conception de la volonté «à la Rocky Balboa», c’est-à -dire la conception internaliste de la volonté).

Texte de la Philoconférence sur l’éducation (Yvon Corbeil)
18/03/13
Note de la rédaction : Vous trouverez ci-après le texte de la Philoconférence d’Yvon Corbeil sur l’éducation, prononcée au Théâtre du Cégep de Trois-Rivières le mardi 19 février 2013, dans le cadre de la 2e édition de la Semaine de la philosophie. Notez que ce texte est aussi disponible en version enrichie en format epub et en format .pdf, sur le site des «Échos du maquis», site de textes philosophiques libres de droits – géré par notre collègue Yvon Corbeil.
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TABLE DES MATIÈRES DE LA CONFÉRENCE :
Pour définir l’éducation, on doit d’abord définir l’homme!
L’agir culturel dans la nature; l’éducation comme «formation»!
Un autre chemin: l’éducation comme apprentissage de l’humanité!
Accession à l’humanité et école organisée!
La faillite fondamentale de l’éducation organisée!
La distinction actuelle des savoirs et le sort qu’ils réservent à l’éducation fondamentale!
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Pourquoi l’éducation?
YVON CORBEIL, Ph. D.
Professeur au Cégep de Trois-Rivières, QC.
1. Pour définir l’éducation, on doit d’abord définir l’homme
Dans le Lachès, Socrate rappelle à deux de ses relations qu’on ne saurait concocter un remède pour les yeux si on ne sait pas ce qu’est un oeil, ou qu’on ne saurait fabriquer un mors si on ignore ce qu’est un cheval. Dans le même ordre d’idées, personne ne songerait donc à concevoir l’éducation sans posséder d’abord une bonne définition de ce que l’homme est.
Mais ce n’est évidemment pas dans le dictionnaire, ni même dans des énoncés fondamentaux qu’il convient de chercher cette définition. Car les locutions vides de sens ou les énoncés savants et habiles se contentent le plus souvent de transformer les énigmes fondamentales en énigmes secondaires, laissant le chercheur tout aussi perplexe à l’arrivée qu’il l’était au départ. L’homme – celui-là même qui sait définir toute chose – éprouve bien du mal à se définir lui-même. Et s’il prétend y être parvenu, il s’en trouve d’autres, autour de lui, pour lui signifier leur désaccord.

Semaine de la philosophie : Élise Trudel remporte une tablette électronique iPad
18/03/13
C’est une étudiante de première année en Techniques d’hygiène dentaire, Élise Trudel, qui a remporté la tablette électronique iPad offerte aux participants de la Semaine de la philosophie. Inscrite au cours de philosophie L’Être humain avec l’enseignante Natacha Giroux, Élise a participé à cinq des activités offertes pendant cette semaine qui s’est déroulée du 18 au 22 février dernier. Félicitations !
La gagnante, Élise Trudel, entourée
d’organisateurs et de commanditaires du prix.
(De gauche à droite : Lucy Sicard (directrice de la Fondation), Raymond-Robert Tremblay (directeur général), Lucie Comeau (directrice des études), Patrice Létourneau (coordonnateur du département de philosophie), Élise Trudel (gagnante), Louis J.R. Tétrault (enseignant en philosophie), Léonie Cinq-Mars (enseignante en philosophie), Roger Charland (bibliothécaire), Lucie Hamel (directrice adjointe au soutien à la pédagogie et à la réussite), Catherine Patry (bibliothécaire) et Patricia Nourry (enseignante en philosophie).

Salon du livre de Trois-Rivières 2013
17/03/13
C`est du 21 au 24 mars 2013 qu`aura lieu le 25e Salon du livre de Trois-Rivières (SLTR), au Centre des Congrès de l`Hôtel Delta. Le Salon a pour thème « Tout un spectacle » et il permettra, entre autres, d`exposer le lien entre la littérature et le spectacle. Le SLTR est sous la présidence d`honneur de la chanteuse et comédienne québécoise Louise Forestier.
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Mme Forestier naît le 10 avril 1942 à Shawinigan. Élevée à Montréal, elle étudie à l`École nationale de théâtre, à Montréal. En 1964, elle y obtient son diplôme. En 1968, elle lance (avec Robert Charlebois) l`album de chansons Lindberg. Le 20 juin 1968, elle participe au spectacle de chansons et d`humour L`Osstidcho produit au Théâtre de Quat`Sous, à Montréal, et mettant en scène Robert Charlebois, Yvon Deschamps et Mouffe. À l`époque, l`événement rejoint les aspirations d`une jeunesse anticonformiste et avide de changements. En 1970, elle participe à la comédie musicale Demain matin, Montréal m`attend, créée au Jardin des Étoiles de Terre des Hommes du 4 au 23 août 1970. Sensible aux jeunes créateurs, elle s`associe, entre autres, au Festival en chanson de Petite-Vallée ainsi qu`à son fils Alexis Dufresne, musicien, pour la réalisation de son récent album Éphémère. En octobre 2012, elle publie Forestier selon Louise aux Éditions La Presse. Dans son autobiographie, elle relate son enfance et les hauts et les bas de sa vie d`artiste. On y trouve aussi le survol d`un pan essentiel de la chanson québécoise des 50 dernières années. Mme Forestier présentera sa biographie vendredi, le 22 mars de 15h30 à 16h00 au Bistro littéraire Télé-Québec; l`entrevue sera réalisée par la chanteuse trifluvienne Fabiola Toupin. Mentionnons aussi que Mme Forestier prononcera une conférence au Musée national des beaux-arts du Québec, à Québec, le mercredi 10 avril 2013 à 19h30.