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Pierre Lemay a enseigné la philosophie au Cégep de Trois-Rivières de 1977 à 2014, année de sa retraite. Il a été adjoint au coordonnateur du Département de Philosophie du Cégep de Trois-Rivières en 1980-81. Il est membre-fondateur de la Société de Philosophie du Québec (SPQ) en 1974. Il fut également archiviste-adjoint de la SPQ en 1981 et 1982 et membre du Comité de rédaction du Bulletin de la SPQ de 1981 à 1984. Il est aussi membre-fondateur de la Société de Philosophie des régions au coeur du Québec en 2017. De plus, il est membre de l`Institut d`histoire de l`Amérique française depuis 1993 et membre de la Corporation du Salon du livre de Trois-Rivières depuis 2015. Il collabore à PhiloTR depuis sa création en 2004.

Le 11 septembre 2013 est décédé à son domicile parisien (VIe arrondissement) d`une forme de leucémie à l`âge de 87 ans, le généticien français Albert Jacquard. Ce polytechnicien était connu pour ses travaux sur la génétique mais aussi pour son engagement citoyen. Il est l`auteur de nombreux ouvrages de vulgarisation scientifique.

 

Spécialiste de la génétique des populations, il menait de pair la recherche fondamentale et la diffusion des savoirs pour renforcer la conscience critique de ses concitoyens. Par son charisme, il avait su susciter l`intérêt et l`engagement de nombreux jeunes qu`il tenait à sensibiliser à l`avenir de la planète et surtout de ses habitants.

 

Il militait pour la préservation de l`environnement et dénonçait le gaspillage et la pollution liés au capitalisme. Il prenait aussi fait et cause pour le droit de mourir dans la dignité, les droits des immigrants, l`abolition du nucléaire et le logiciel libre. Défenseur des mal-logés et des démunis, il a aussi été président d`honneur de l`association Droit au logement (DAL) en France. Au niveau international, il était un des parrains du Tribunal Russell sur la Palestine. Il a aussi donné plusieurs conférences dans le monde francophone, notamment au Québec. Écrivain, philosophe, militant de gauche, il était un homme engagé dans tous les sens du terme.

 

 

Repères biographiques

 

 

Il naît le 23 décembre 1925 à Lyon. Issu d`une famille catholique et conservatrice originaire du Jura, à l`âge de 9 ans, il est défiguré dans un accident de voiture dans lequel il perd son plus jeune frère et ses grands-parents paternels. Il est le fils de François Jacquard, directeur à la Banque de France et de Marie-Louise Fourgeot.

 

En 1941, son père est nommé directeur de la succursale de la Banque de France à Gray (Haute-Saône), en zone occupée. Il quitte alors le lycée de Soissons en cours d`année pour le lycée Augustin-Cournot, de Gray. En 1943, il obtient deux baccalauréats en Mathématiques élémentaires puis en Philosophie. De 1943 à 1945, il est en classe préparatoire aux grandes écoles au lycée privé Sainte-Geneviève, situé à Versailles. En 1945, il entre à l`École polytechnique. En 1948, il en sort ingénieur des Manufactures de l`État. Puis, il intègre l`Institut de statistiques dont il est également diplômé, et devient ingénieur d`organisation et méthode.

 

En 1951, il entre à la Société nationale d`exploitation industrielle des tabacs et des allumettes (SEITA) en tant qu`ingénieur d`organisation et de méthode pour y travailler à la mise en place d`un des premiers systèmes informatiques. Puis, de 1951 à 1961, il en est nommé secrétaire général adjoint. Le 5 janvier 1952, il épouse Alix Domergue. De 1959 à 1970, il est rapporteur auprès de la Commission de vérification des comptes des entreprises publiques : contrôle de la gestion des houillères du Nord puis de Sud-Aviation.

 

De 1962 à 1964, il est directeur adjoint au service de l`équipement du ministère de la Santé publique. De 1965 à 1966, il est chargé de recherche à l`Institut national d`études démographiques (INED). En 1966,  titulaire d`un certificat de génétique, il s`oriente vers une carrière scientifique. En 1966-1967, il étudie la génétique des populations à l`Université Stanford (Californie) en tant que research worker. C`est là qu`il entreprend la rédaction d`un traité sur Les Structures génétiques des populations (Masson, 1970). À cette époque, l`ambiance qui règne alors aux États-Unis, le mouvement de contestation contre la guerre du Vietnam, la vague hippie, influence sa conscience politique. Subséquemment, il amorce son combat contre les inégalités. En 1968, il revient en France avec un diplôme d`études approfondies de génétique. De 1968 à 1991, il est directeur de recherches du service de génétique à l`INED.

 

En 1970, il est titulaire d`un doctorat en génétique. En 1972, il obtient un doctorat d`État en biologie humaine. De 1973 à 1985, il est expert en génétique auprès de l`Organisation mondiale de la santé (OMS). De 1973 à 1976, il est professeur invité à l`Université de Genève. De 1976 à 1992, il est professeur associé à cette même institution universitaire. De 1978 à 1990, il est professeur titulaire à l`Université de Paris VI.

 

 

L`Éloge de la différence

 

En 1978, il publie L`Éloge de la différence : la génétique et l`homme (Seuil), un livre-manifeste contre les inégalités qu`il n`a de cesse de combattre jusqu`à sa mort. De 1979 à 1981, il est professeur invité à l`Université de Louvain, en Belgique.

 

En 1980, il est nommé officier de la Légion d`honneur et commandeur de l`Ordre national du Mérite par le président Valéry Giscard d`Estaing. La même année, il reçoit le prix scientifique de la Fondation de France. En 1982, il signe l`appel des cent sur les dangers du surarmement nucléaire. En 1983, il publie Moi et les autres : initiation à la génétique (Seuil; rééd. 2001, 2009, Points, no 2107). En comparant la conception d’un enfant à un big-bang, il y explique la différence entre génotype et phénotype, entre inné et acquis. Il retrace aussi l’histoire des théories de la création en traquant les préjugés, dénonce le racisme et les « normes » arbitraires. De 1983 à 1988, il fait partie du Comité consultatif national d`éthique pour les sciences de la vie et de la santé où il prend position contre l`exploitation commerciale du génome humain et la prise de brevet sur le vivant. Il se prononce également pour le droit de mourir dans la dignité.

 

 

A. Jacquard. Inventer l`homme

 

En 1984, il publie Inventer l`homme (Éd. Complexe, coll. « Le genre humain », 1984; Complexe poche, no. 5, 1999) dans lequel il retrace de façon fulgurante la grande aventure de la vie. Les grands jalons sont marqués : il y a plus de trois milliards d’années, l’apparition des premières molécules dotées du pouvoir de reproduction ; il y a plus d’un milliard d’années, l’émergence d’êtres pourvus d’une double information génétique ; il y a quelques centaines de milliers d’années, la naissance d’une espèce capable de s’approprier l’univers et soi-même : l’Homme. L’homme devient potentiellement son propre créateur, et le temps, la matière première de sa réalisation. En 1985, il est également membre de la commission française de l`Unesco. En 1986, il est candidat aux élections législatives à Paris sur une liste soutenue par divers mouvements de la gauche alternative.

 

 

A. Jacquard. Héritage-liberté

 

La même année, il publie L`Héritage de la liberté : de l`animalité à l`humanitude (Seuil) où il montre comment la biologie et la génétique modernes éclairent le paradoxe central de l’homme et sa responsabilité : « Etre homme, c’est vouloir être libre. Or, je connais de l’intérieur ma possible liberté, mais mon intelligence me montre ses limites. Cette liberté, comment la construire, comment la transmettre ? ». En 1987, il assiste en qualité de témoin au procès du criminel de guerre nazi Klaus Barbie (1913-1991) pour crimes contre l`humanité. Ce dernier était chef de la section IV (Gestapo) dans les services de la police de sûreté allemande basée à Lyon. La même année, il est nommé docteur honoris causa de l`Université du Québec.

 

 

 A. Jacquard. Cinq milliards

 

En 1987 toujours, il publie Cinq milliards d`hommes dans un vaisseau (Seuil, coll. « Points Virgule, no. 51 ») où il fait « un état des lieux de notre propriété de famille, la Terre » (p. 164). Son constat est que notre « vaisseau spatial » est dans un bien triste état: surpopulation, dilapidation des ressources, course folle vers le suicide nucléaire, etc. Pour lui, une autre voie est possible: inventer la paix.

Dans les années 1990, il met sa verve médiatique au service de plusieurs causes, notamment les mal-logés et les sans-papiers. En 1991, il publie Voici le temps du monde fini (Seuil) où il propose à ses lecteurs une histoire de la pensée technique et scientifique des origines à nos jours, en faisant observer quels furent les ralentissements, les accélérations aussi, de l’histoire intellectuelle de l’humanité. Après avoir rappelé combien les révolutions scientifiques ont radicalement modifié nos conceptions du Temps, de la Matière, de la Reproduction, du Vivant, l’auteur insiste sur ce qui lui paraît essentiel : rien ne sert d’avoir acquis une maîtrise … Lire la suite vertigineuse de notre environnement si tant de science devait conduire à la violence que constituent la faim dans le monde et la guerre planétaire. En 1992, il publie La Légende de la vie (Flammarion, coll. « Légende ») dans lequel il évoque les différentes réponses que sciences, religions, mythes et arts ont tenté d’apporter aux interrogations suivantes : la vie a-t-elle eu un début ? Est-elle même définissable ? Conteur, il ajoute à l’objectivité du scientifique, la profondeur du philosophe et l’imagination du poète. Après l’uniformité initiale, l’Univers a été conduit par un formidable élan vers la complexité. Cet élan vient d’aboutir, sur notre planète, à l’événement qui bouleverse le déroulement de son évolution : l’apparition de l’Homme, capable de prendre en main son destin. Que fera-t-il d’un tel pouvoir ? Demain dépend de nos décisions d’aujourd’hui. En 1993, il publie Un monde sans prisons ? (Seuil) dans lequel il soutient que l`on peut supprimer le passage derrière les barreaux, du moins pour l`immense majorité des détenus, Selon lui, seuls 5% des condamnés commettent des crimes graves et méritent l`enfermement. Pour les 95% restants, il n`en voit pas l`intérêt, puisque la prison est le lieu où « de petits délinquants deviennent de futurs grands délinquants ». En 1993 également, il publie L`Explosion démographique (Flammarion, coll. « Dominos »; aussi Éd. Le Pommier, coll. « Le Pommier poche, no. 8 », 2006). Dans cet ouvrage, pour comprendre le processus de la succession des générations, du jeu de la vie et de la mort, de la transformation de la population par les naissances et les décès, il expose ses méthodes et propose des mesures, des effectifs, des taux, une avalanche de chiffres. Mais au-delà des chiffres, il apprend au lecteur à voir une réalité humaine en devenir. En caractérisant la dynamique d’un groupe, il nous permet de discerner les évolutions probables. Puis il explore les scénarios possibles pour l’avenir, pour que chacun de nous puisse porter un regard lucide sur les problèmes que pose la survie de l’humanité. En décembre 1994, il participe à l`occupation d`un immeuble, rue du Dragon (VIe arrondissement parisien), pour défendre la cause des mal-logés et des sans-papiers. Avec le prélat catholique français Jacques Gaillot, le professeur et cancérologue Léon Schwartzenberg (1923-2003) et l`auteur-compositeur-interprète français Jacques Higelin, il est l`un des coprésidents de l`association française « Droits devant ! », créée le 16 décembre 1994 et qui a pour but la défense de l`égalité des droits contre la précarité et les exclusions. En 1995, il publie La Matière et la vie. (Éd. Milan, coll. « Les Essentiels », no. 8). À la question traitant de l’origine de l’humanité, création divine ou simple alchimie de la nature et du hasard ? Albert Jacquard apporte ici quelques éléments de réponse. Le 6 août 1995, il prend la parole lors de la petite manifestation contre la reprise des essais nucléaires français. Le 28 juin 1996, il participe aussi à l`occupation de l`église Saint-Bernard de la Chapelle, à Paris (XVIIIe arrondissement parisien) en compagnie de 300 étrangers en situation irrégulière (Maliens, Sénégalais). En 1996 également, il publie Le Souci des pauvres (Calmann-Lévy; Livre de poche, 1998). Dans ce livre, il rend compte de son combat social et noue un dialogue fécond avec une des plus hautes figures de la spiritualité chrétienne – François d’Assise. En 1997, il publie La Légende de demain (Flammarion, coll. « Légende »; coll. « Champs », 2001). Dans cet ouvrage philosophique, il affirme que l’homme occidental a confondu croissance et consommation avec progrès humains de sorte qu`il doit maintenant choisir pour l’avenir entre la barbarie ou l’humanitude. En 1998, il publie L`Équation du nénuphar. Les plaisirs de la science (Calmann-Lévy, rééd. Le Livre de poche, coll. « Littérature et Documents », 2000) où il aborde la découverte des sciences, de leur évolution, de leurs enjeux. Parsemant son propos d’énigmes et de problèmes ludiques (au nombre desquels la fameuse « équation du nénuphar »), il montre que la science est un plaisir et son apport à la vie citoyenne, à l’avènement d’une société plus libre et plus juste. En 1999, il est candidat sur la liste écologiste menée par l`homme politique Daniel Cohn-Bendit (en 84e position).

 

 A. Jacquard. La science à

 

En 2001, il publie La Science à l`usage des non-scientifiques (Calmann-Lévy; Le Livre de poche, coll. Littérature et Documents », 2003). Le but de l`auteur est de familiariser le lecteur sans connaissance scientifique particulière avec des notions considérées souvent comme « complexes » ou « trop mathématiques » dans le grand public : ADN, cosmologie, évolution des espèces, logarithmes, corrélations et causalités.

 

De septembre 2001 à juillet 2010, il anime une chronique radiophonique quotidienne sur France Culture : Le Regard d`Albert Jacquard. En 2004, il publie Halte aux Jeux ! (Stock, coll. « Essais-Documents », 2004. Dans ce pamphlet, il propose une réflexion quelque peu iconoclaste sur cette institution généralement incontestée que sont  les Jeux Olympiques. Pour lui, ces derniers ont été complètement dévoyés. Si bien qu`au lieu de l’émulation, c’est la compétition implacable qui prévaut ; au lieu de la gratuité propre par définition au jeu, c’est la marchandisation à outrance qui a triomphé.

 Mon utopie

En 2006, il publie Mon utopie (Stock), essai dans lequel il exprime son idée d`une société idéale dans laquelle l`éducation et les rapports entre humains sont les priorités. Il y affirme qu`il n`est pas optimiste mais volontariste. Il y dénonce la société de consommation dans laquelle les pays dits développés sont avachis. En ce sens, il y affirme que : « La croissance de la consommation est en réalité l`équivalent d`une drogue; la première dose crée l`euphorie mais les suivantes mènent inévitablement à la catastrophe ». Durant l`été 2007, il apporte son soutien aux étrangers en situation irrégulière en grève de la faim à Lille. En 2007 également, il accorde une entrevue au journaliste québécois Alain Crevier dans le cadre de l`émission « Second regard », à la télévision de Radio-Canada.

 

En 2009, il donne une entrevue au journaliste Gérald Fillion, à l`émission RDI Économie de Radio-Canada. La même année, il accorde un entretien à la revue Le libraire où il parle de l`influence de ses lectures, mais aussi où il explique que la philosophie ne se trouve pas si éloignée de la question scientifique. En 2009 toujours, il publie Le compte à rebours a-t-il commencé ? (Stock). Quand au sort de l`humanité, il est pessimiste.  Ainsi, en 2009, dans une interview donnée au magazine hebdomadaire français Paris Match, il déclare que : « Notre monde court à la catastrophe. […] Les 6,7 milliards d`humains que nous sommes vont s`entre-déchirer pour mettre la main sur des ressources insuffisantes à moins qu`ils ne s`exterminent à coups de bombes nucléaires ! ». Aux allégations que son discours tend vers le catastrophisme, il répond que c`est plutôt du « réalisme ». La même année, dans un entretien accordé au journaliste Stanley Péan, rédacteur en chef du bimestriel Le libraire (Déc. 2009 – Jan. 2010, no. 56), ce dernier souligne qu`il peut paraître surprenant qu`un scientifique spécialisé dans un domaine comme la génétique voit sa pensée déboucher sur des questions d`ordre philosophique. Concernant les questions de hasard, Jacquard soutient qu` « en ne  s`engageant pas sur cette voie, on passe à côté d`une évidence. Car l`objet d`étude de la génétique, c`est ce grand mystère de la procréation, dans lequel interviennent l`arbitraire et l`aléatoire. Pascal, qui n`était pas généticien, avait eu cette intuition. Et contrairement à ce que dit la phrase de Condorcet, qui prétendait dans l`Encyclopédie que la procréation est un événement à ce point mystérieux que jamais la science ne saurait le percer à jour, la génétique a apporté des réponses concrètes à des questions abordées par la philosophie » (p. 11).

 

Le 27 mai 2010, le collège du Chemin Vert de Caen devient le collège Albert Jacquard. En 2011, il participe à la « Croisière du savoir » du magazine mensuel français de vulgarisation scientifique Sciences et Avenir. En 2012, il publie Dans ma jeunesse (Stock), une autobiographie de cette période de la vie qui révèle alors un autre Albert Jacquard, soit celui  qui se tient à l`écart du monde, de sa rumeur, de ses drames et même de la Seconde Guerre mondiale. À l`occasion de la sortie de ce livre, dans une entrevue au journal Le Point, il affirme que : « Ce que la science et la vie nous apprennent, c`est que  » je  » est une multitude. Les hommes dépendent les uns des autres pour former la communauté humaine, comme les molécules pour fabriquer un corps ».  La même année, favorable à l`abandon du nucléaire civil et militaire, il préface et parraine avec l`écrivain et militant politique français Stéphane Hessel (1917-2013), l`ouvrage EXIGEZ ! Un désarmement nucléaire total, rédigé par l`Observatoire des armements. Toujours en 2012, durant l`élection présidentielle, il se déclare ouvertement en faveur du candidat du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon. En 2013, il publie Réinventons l`humanité. Infinitude et droits de l`homme (Éd. Sang de la Terre). Dans cet essai, il témoigne et s’engage pour transformer notre société en un espace où l’homme puisse collectivement se réaliser. Il y affirme que : « Nous sommes des dépositaires et passeurs d`expériences, de savoirs, échangeant en projections leurs questionnements, leurs ambitions, leurs idées, rêves et idéaux, leurs luttes et combats pour avancer en résonances, par nos unicités partagées ».  

 

Publications

 

Parmi ses autres publications, mentionnons : Les probabilités. (PUF, QSJ ?, no. 1571, 1974; 6e éd., 2000); Génétique des populations. PUF, 1974. Au péril de la science ? Interrogations d`un généticien (Seuil, 1982); Abécédaire de l`ambiguïté. De Z à A, des mots, des choses et des concepts (Seuil, 1989); Idées vécues (Flammarion, 1990); Tous différents, tous pareils (Nathan, coll. « Monde en Poche, no. 11, 1991); Deux sacrés grumeaux d`étoile (Éd. La Nacelle, 1993); Les hommes et leurs gènes. (Flammarion, coll. « Dominos », 1993; Éd. Le Pommier, coll. « Poche », 2008); J`accuse l`économie triomphante (Calmann-Lévy, 1995); Pour une terre de dix milliards d`hommes (Zulma, coll. « Grain d`orage », 1997); À toi qui n`est pas encore né (e). Lettre à mon arrière-petit-enfant (Calmann-Lévy, 2000; Le Livre de poche, coll. « Littérature et Documents », 2002); Dieu ? (Le Livre de poche, no. 30200, 2004); Le petit abécédaire de culture générale. 40 mots-clés passés au microscope. (Seuil, coll. « Points/Le goût des mots », 2010). Ajoutons à cette liste, une dizaine d`ouvrages écrit en collaboration avec d`autres auteurs et spécialistes, tels Marie-Josée Auderset, l`abbé Pierre, Jacques Lacarrière, Axel Kahn, Alix Domergue, Cristiana Spinedi,  Fadela Amara et Stéphane Hessel.