NDLR : Nous publions ci-dessous le texte de Mary-Ann Chilton, récipiendaire du 3e Prix au concours d’écriture Femmes Philosophes 2020 qui s’est déroulé dans le cadre de la 8e Semaine de la philosophie. Nous remercions René Villemure, Éthicien, pour son soutien à ce concours. Toutes nos félicitations à Mary-Ann Chilton !
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Mary-Ann Chilton
Étudiante au Cégep de Trois-Rivières
Récipiendaire au Concours Femmes Philosophes 2020
Vivre la peur devient la maxime du courage
La peur c’est une prise de conscience d’un danger qui se traduit par une émotion. La peur a servi à beaucoup d’espèces pour évoluer. La peur s’accompagne aussi par le courage. C’est-à-dire que sans la peur, il n’y aurait pas de courage. La citation suivante montre que ces deux émotions sont relatives : « [V]ivre la peur devient la maxime du courage. » (Cynthia Fleury)
Je suis en accord avec cette citation puisque comme cité plus tôt, la peur et le courage font évoluer la société. Pendant des siècles, la femme s’est fait mettre de côté, brutaliser, et s’est fait priver de la liberté. Ce n’est que récemment que les femmes ont eu le droit d’aller à l’école, de travailler et d’obtenir le droit de voter. Pour ce faire, elles ont dû vivre dans la peur de se faire juger, de se faire exclure et même de subir de la violence. Ça a pris beaucoup de courage pour que ces femmes sortent de l’ombre.
Avoir peur de l’eau mais y plonger malgré la peur, c’est du courage. Avoir peur de parler devant des gens, mais le faire malgré cette crainte, c’est du courage. Avoir peur de confronter quelqu’un parce qu’on est en désaccord et lui faire savoir un autre point de vue, c’est du courage.
Actuellement, beaucoup de jeunes étudiants autochtones ont la crainte d’étudier à l’extérieur de leur communauté. La peur de se faire juger à cause de l’accent. La peur de l’inconnu. La peur du racisme. Concernant les femmes autochtones portées disparues et assassinées au Canada, cela effraie les étudiantes et leur famille. Être loin de chez soi peut créer un sentiment de peur. Malgré ces craintes, ces étudiantes font preuve de courage et de détermination pour plusieurs raisons. Certaines le font pour se dépasser, d’autres le font pour un meilleur avenir pour elles ou pour leur communauté, tandis que d’autres le font pour inspirer les plus jeunes étudiants. Pour changer les stéréotypes que les allochtones ont envers les Premières nations, ces jeunes étudiants affrontent leurs peurs et font preuve de courage.
Parfois, avoir peur est nécessaire. Pour prendre soin d’un enfant, il faut avoir un certain degré d’inquiétude et de crainte pour assurer le bien-être du bébé ou de l’enfant. Par exemple, si on ne surveille pas l’enfant pour deux minutes, il faudrait avoir au moins un peu peur pour sa sécurité. Dans ce cas, la peur est nécessaire. Peut-on donc dire dans ce cas que « Vivre la peur devient la maxime du courage? » Personnellement, je crois que oui, car avec un enfant, ça prend du courage. Paradoxalement, être courageux peut aussi signifier qu’il faut être prêt à avoir peur.
En gros, « Vivre la peur devient la maxime du courage », car sans la peur, le courage n’aurait pas de valeur et le courage n’apporterait pas de changement dans la société.
Étudiante au Cégep de Trois-Rivières, récipiendaire du Prix 2020 au Concours d’écriture sur les Femmes Philosophes (Prix 2020).