Une journée d’étude qui portera sur l’expérience philosophique au Québec, les étapes franchies et à franchir en rapport avec l’affirmation d’une philosophie québécoise et sa contribution à la philosophie universelle, aura lieu au Collège de Rosemont le samedi 3 juin 2023 de 9h à 19h30. Cette journée d’étude s’inscrit dans les activités de l’axe « Mobilisation des connaissances » du projet de recherche CRSH Savoir dirigé par Jean-Guy Meunier, du Laboratoire d’analyse cognitive de l’information (LANCI) de l’Université du Québec à Montréal.
Ces activités visent à valoriser la production philosophique d’ici en impliquant les professeures et professeurs de philosophie du collégial. Le samedi 3 juin, de 9 h à 19 h 30, 11 conférenciers seront réunis pour partager leur vision de la philosophie québécoise et de sa pertinence dans l’enseignement au collégial.
Lors du cocktail de clôture aura aussi lieu le lancement du livre L’inquiétude humaine, de Jacques Lavigne, réédité aux Presses de l’Université de Montréal par Georges Leroux au printemps 2023, ainsi que du livre de Pierre-Alexandre Fradet, Le désir du réel dans la philosophie québécoise, publié en 2022 dans la collection « Territoires philosophiques » chez Nota bene.
Consulter la programmation complète ici.
Pour confirmer votre présence, veuillez remplir le formulaire d’inscription en ligne avant le jeudi 25 mai.
Pour toute question, communiquez avec Ludovic Chevalier, professeur de philosophie au Collège de Rosemont : lchevalier@crosemont.qc.ca
Reproduction de la programmation
(Source : site du Collège de Rosemont)
Accueil
Dès 8h30
Mots de bienvenue
9h à 9h20
Par Caroline Roy, directrice générale du Collège de Rosemont, Renaud Bellemare, directeur adjoint des Études, Jean-Guy Meunier, professeur associé au Département de philosophie de l’Université du Québec à Montréal et directeur du projet de recherche CRSH Savoir, et Ludovic Chevalier, professeur de philosophie au Collège de Rosemont et responsable de l’axe «Mobilisation des connaissances»
Visions de la philosophie québécoise
Président de séance: Martin Provencher, professeur de philosophie au Collège de Rosemont
Conférence et discussion
9h20 à 10h10
Cinquante ans de philosophie québécoise
» Par Yvan Lamonde, professeur émérite d’histoire et de littérature québécoise à l’Université McGill
Mon propos sera de faire voir le développement de l’idée et de la réalité de la philosophie québécoise depuis le début des années 1960. Lenteur du développement n’est pas indifférence. La réédition de L’Inquiétude humaine, de Jacques Lavigne, fait mieux accepter le temps et l’histoire dans les démarches philosophiques ici.
D’autres publications, dont celle de Pierre-Alexandre Fradet, Le désir du réel dans la philosophie québécoise (2022), montrent les façons différentes par lesquelles la philosophie québécoise se profile.
Conférence et discussion
10h20 à 11h10
Les complexes de la philosophie québécoise: comment s’efforcer de les perdre tout en en tirant des leçons?
» Par Pierre-Alexandre Fradet, docteur en philosophie en cotutelle à l’École normale supérieure de Lyon et à l’Université Laval, et professeur de philosophie au Cégep de Saint-Laurent
Quiconque se penche sur la philosophie québécoise fait tôt ou tard l’expérience d’au moins deux complexes bien distincts, mais qui s’alimentent et se renforcent mutuellement. Le premier de ces complexes apparait lorsque l’on ignore à peu près tout de la philosophie québécoise. Pour être plus exact, ce complexe implique de douter de l’existence même de cette philosophie. Qui sont ses représentants? Existe-t-elle vraiment? Si l’on se fie au nombre d’occurrences de l’expression «philosophie québécoise» dans les médias traditionnels, on a quelques raisons de douter de son existence, bien que les exemples pleuvent – aujourd’hui comme hier – de philosophes québécois. Le second complexe se développe lorsqu’on prend acte de l’existence de la philosophie québécoise, mais qu’on reste tenté de croire qu’elle n’est qu’une pâle copie de ce qui se fait ailleurs. Autrement dit, ce complexe s’exprime quand on incline à croire que la philosophie québécoise manque de profondeur, d’originalité, de singularité, ou encore quand on considère qu’elle ne fait guère partie de la grande Histoire. Comment parvenir à battre en brèche ces deux complexes tout en en tirant des leçons? Telle est la question que j’aimerais examiner ici, à la lumière de mon récent livre Le désir du réel dans la philosophie québécoise.
Conférence et discussion
11h20 à 12h30
Les cégeps et la philosophie: une expérience unique
» Par Jean-Claude Simard, chercheur associé au Laboratoire d’analyse cognitive de l’information (LANCI) de l’Université du Québec à Montréal
L’histoire de la philosophie au Québec a été profondément marquée par son enseignement dans les cégeps. On peut aborder cet enseignement de divers points de vue «internes»: défis posés, arrimage avec l’ordre secondaire, interprétation du devis provincial, habiletés intellectuelles privilégiées, propositions d’innovation pédagogique, expérimentations, choix de matériel pertinent, ainsi de suite. Je voudrais proposer ici une perspective différente et analyser l’enseignement collégial de notre discipline selon trois optiques complémentaires, que l’on peut qualifier d’«externes»: sociologique d’abord, historique ensuite, et enfin, philosophique au sens large.
Diner sur place
12h30 à 13h30
Contribution suggérée: 5 $ à 10 $
Expériences en milieu collégial
Table ronde
Président de séance: Yvan Lamonde, professeur émérite d’histoire et de littérature québécoise à l’Université McGill
13h30 à 17h
Rompre l’isolement: promouvoir la philosophie québécoise dans l’enseignement au cégep
» Par Dominic Fontaine-Lasnier, professeur de philosophie au Cégep de Drummondville
L’enseignement de la philosophie au cégep est encadré par des devis ministériels, mais les enseignants demeurent libres d’interpréter ces devis et d’y répondre en fonction de leurs affinités intellectuelles, des intérêts de leurs élèves ou des thèmes d’actualité. Bien souvent, les enseignants auront tendance à construire leurs cours collégiaux en adaptant une partie de leur formation universitaire. Ils seront aidés dans cette tâche par des manuels scolaires clarifiant la forme des contenus et proposant des exercices appropriés. Or, ni la formation universitaire en général, ni aucun de ces manuels scolaires n’insistent sur la philosophie québécoise. Tout se passe en fait, sans vouloir revenir à Marx, comme si l’infrastructure de l’enseignement de la philosophie dans les cégeps décourageait l’enseignement des philosophes québécois. Les efforts pour transmettre notre tradition philosophique à la jeune génération relèvent encore trop d’initiatives personnelles, de démarches non concertées. Il est temps de rompre cet isolement.
Le nom propre
» Par Sébastien Mussi, professeur de philosophie au Collège de Maisonneuve
L’auteur propose, à partir d’une expérience récente, une réflexion sur (l’absence de) la philosophie québécoise, en particulier au sein des institutions, sur le refus manifeste de son existence et sur le manque d’intérêt qu’un tel projet, enseigner « la philosophie québécoise », suscite, alors qu’augmente par ailleurs l’intérêt pour les philosophies chinoise, arabe ou autochtone et que les philosophies anglaise, américaine, française ou allemande vont de soi.
Philosophie au collégial: pourquoi est-il important de philosopher dans sa langue et à partir du contexte québécois?
» Par Marianne Di Croce, professeure de philosophie au Cégep de Saint-Jérôme
L’enseignement de la philosophie au collégial présente plusieurs défis: vulgariser des idées et des concepts complexes, actualiser la pensée des philosophes étudiés (faire le lien entre le passé et le présent), montrer la pertinence de la philosophie pour réfléchir sur le monde qui nous entoure, etc. L’une des choses qui peut faciliter cette tâche, c’est d’avoir accès à des textes philosophiques (mais aussi à du contenu audio et vidéo) québécois. Pour l’occasion, j’aimerais aborder l’importance pour les jeunes du collégial de pouvoir faire de la philosophie à l’aide de matériel pédagogique philosophique qui “parle” leur langue (le français québécois) et qui développe une réflexion à partir de “leur monde” (la société québécoise).
La pensée enracinée: penser le «socialisme d’ici»
» Par Éric Martin, professeur de philosophie au Cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu
Fernand Dumont déplorait une fâcheuse habitude à emprunter «les habits des autres», c’est-à-dire à vouloir plaquer des théories américaines ou européennes sur le devenir du Québec; comment ne pas lui donner raison devant les «guerres culturelles» qui obscurcissent aujourd’hui l’espace public? Dumont voulait plutôt penser un «socialisme d’ici» qui soit adapté aux contours de la société concrète qu’est le Québec.
Après 20 ans de militantisme et 10 ans d’enseignement de la philosophie au collégial, Eric Martin témoignera d’un parcours théorique et pratique pour faire vivre la dialectique entre la question sociale et la question nationale, aussi bien dans la pratique militante, dans le monde académique, où la rencontre avec la pensée enracinée de Michel Freitag a été des plus marquantes, et à travers l’ouvrage Un pays en commun sur la tradition socialiste-indépendantiste. L’objectif de ce témoignage étant de démontrer non seulement la pertinence, mais aussi l’urgence, d’une tâche philosophique: repenser aujourd’hui ce que Marcel Rioux appelait le «socialisme autogestionnaire» contre la domination de l’impérialisme économique et technologique du capitalisme globalisé.
Une utilisation des textes de Thomas de Koninck dans le troisième cours de philosophie
» Par Dave Savard, professeur de philosophie au Cégep de Baie-Comeau
Cette présentation abordera quelques aspects de la philosophie de Thomas De Koninck puisqu’il se fait remarquer d’un public plus large de nos jours. Elle portera donc sur les grandes lignes de sa philosophie et de son parcours. Particulièrement en ce qui concerne le défi éthique dans l’éducation au Québec.
Lancement des livres de Jacques Lavigne et Pierre-Alexandre Fradet
17h30 à 19h30
Cocktail de clôture et lancement
Lancement du livre L’inquiétude humaine, de Jacques Lavigne, réédité aux Presses de l’Université de Montréal par Georges Leroux au printemps 2023, ainsi que du livre de Pierre-Alexandre Fradet, Le désir du réel dans la philosophie québécoise, publié en 2022 dans la collection « Territoires philosophiques » chez Nota Bene
Table ronde
18h à 19h30
Président de séance: Ludovic Chevalier, professeur de philosophie au Collège de Rosemont
Présentation du livre de Jacques Lavigne
» Par Georges Leroux, professeur émérite de philosophie à l’Université du Québec à Montréal
Commentaires sur la réédition Lavigne
» Par Gilles Dubé, sociologue indépendant, et Yvan Lamonde, professeur émérite d’histoire et de littérature québécoise à l’Université McGill
Présentation du livre Le désir du réel dans la philosophie québécoise
» Par Pierre-Alexandre Fradet, docteur en philosophie en cotutelle à l’École normale supérieure de Lyon et à l’Université Laval, et professeur de philosophie au Cégep de Saint-Laurent
Remarques finales
» Par Jean-Claude Simard, chercheur associé au Laboratoire d’analyse cognitive de l’information (LANCI) de l’Université du Québec à Montréal, et Jean-Guy Meunier, professeur associé au Département de philosophie de l’Université du Québec à Montréal et directeur du projet de recherche Savoir soutenu par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH) Savoir.
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Nos conférenciers et notre conférencière
Marianne DI CROCE (Cégep de Saint-Jérôme)
Marianne Di Croce est professeure de philosophie au Cégep de Saint-Jérôme depuis plus de 15 ans et chargée de cours au Département de philosophie de l’Université du Québec à Montréal pour le cours d’enseignement de la philosophie au collégial. Elle poursuit également son doctorat à l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa. Ses travaux portent plus spécifiquement sur la pensée politique de la philosophe Hannah Arendt, mais elle s’intéresse plus largement à tout ce qui touche la démocratie, l’action dans l’espace public et la liberté politique. L’éducation fait également partie des sujets sur lesquels elle réfléchit activement. À titre de chercheuse associée à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), elle s’intéresse plus particulièrement au rôle de l’éducation dans la société, de même qu’au phénomène de la marchandisation de l’éducation.
Gilles DUBÉ (sociologue indépendant)
Gilles Dubé est sociologue indépendant.
Durant sa carrière dans la fonction publique du Québec, il a été gestionnaire d’équipe de recherche dans différents ministères et organismes.
Le titre de son intervention au lancement de L’inquiétude humaine lors de la clôture de la journée sera: «Documenter le parcours de Jacques Lavigne». Gilles Dubé est lié de près à Jacques Lavigne; il vit avec l’une de ses filles depuis 40 ans et prépare une biographie du philosophe québécois.
Dominic FONTAINE-LASNIER (Cégep de Drummondville)
Notice à venir
Pierre-Alexandre FRADET (Cégep de Saint-Laurent)
Docteur en philosophie en cotutelle à l’École normale supérieure de Lyon et à l’Université Laval, Pierre-Alexandre Fradet a mené des recherches postdoctorales sur la philosophie québécoise à l’Université de Montréal. Il a publié plusieurs livres, dont Philosopher à travers le cinéma québécois (Hermann), Derrida-Bergson. Sur l’immédiateté (Hermann), Une vie sans bon sens. Regard philosophique sur Pierre Perrault (Nota Bene, avec Olivier Ducharme) et Le désir du réel dans la philosophie québécoise (Nota Bene). Il a codirigé deux dossiers de revue: l’un sur le cinéma québécois et la philosophie pour Nouvelles Vues (avec Sylvano Santini), l’autre sur le réalisme spéculatif pour Spirale (avec Tristan Garcia). Lauréat de l’un des Grands prix du journalisme indépendant, il enseigne avec passion au Cégep de Saint-Laurent.
Yvan LAMONDE (Université McGill)
Yvan Lamonde est philosophe et historien de formation. Il a enseigné la littérature et l’histoire du Québec au Département de langue et littérature françaises de l’Université McGill où il fut titulaire de la Chaire James McGill d’histoire comparée du Québec. Il a été lauréat du Prix du Gouverneur général du Canada pour sa biographie de Louis-Antoine Dessaulles et récipiendaire de la bourse de recherche Killam.
Pionnier de l’histoire intellectuelle et culturelle au Québec et au Canada, il a publié des bibliographies et des bilans sur l’évolution de ce domaine historiographique.
Soucieux de l’accessibilité aux sources, il a également publié d’importantes anthologies (sur la pensée politique au Québec, sur Cité libre) et édité les écrits de Papineau, de Louis-Antoine Dessaulles, d’Étienne Parent.
Son essai Histoire sociale des idées au Québec (1760-1896): Vol. I a obtenu le Prix Raymond-Klibansky de la Fédération canadienne des sciences humaines et sociales, pour le meilleur ouvrage de langue française en sciences humaines (2000-2001). Auteur d’une cinquantaine de volumes et de plus de 200 d’articles scientifiques, il a fait paraitre le tome II de son Histoire sociale des idées au Québec (1896-1929) et la suite sous le titre La modernité au Québec I: 1929-1939; II: 1939-1965.
Yvan Lamonde est membre de l’Académie des lettres du Québec, de l’Académie des arts, des lettres et des sciences du Canada et membre honoraire de la Société des Dix.
Georges LEROUX (UQÀM)
Notice à venir
Éric MARTIN (Cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu)
Notice à venir
Jean-Guy MEUNIER (UQÀM)
Jean-Guy Meunier est professeur associé au Département de philosophie de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM), au programme doctoral d’informatique cognitive et au programme doctoral de sémiologie. Il est aujourd’hui co-directeur du Laboratoire d’analyse cognitive de l’information (LANCI). Jean-Guy Meunier est également membre de l’Institut des sciences cognitives de l’UQÀM et du Centre de recherche interuniversitaire sur les humanités numériques.
M. Meunier a publié un très grand nombre d’articles et, récemment, un ouvrage chez Bloomsburry : Computational Semiotics (2021).
Spécialiste de la philosophie du langage et de l’esprit, M. Meunier est reconnu comme un pionnier de la recherche dans le domaine des humanités numériques et de l’analyse de texte assistée par ordinateur. Il est membre titulaire de l’Académie internationale d’épistémologie des sciences depuis 2007 et a été nommé en 2011 à la prestigieuse Académie internationale de philosophie des sciences.
Sébastien MUSSI (Collège de Maisonneuve)
Notice à venir
Dave SAVARD (Cégep de Baie-Comeau)
https://www.linkedin.com/in/dave-savard-16b48ba3
Notice à venir
Jean-Claude SIMARD (LANCI, UQÀM)
Jean-Claude Simard est chercheur associé au LANCI, le Laboratoire d’analyse cognitive de l’information de l’UQAM. Professeur de philosophie retraité du Collège de Rimouski, il est spécialiste de la philosophie québécoise, mais aussi de l’histoire des sciences et des techniques. Il tient d’ailleurs une chronique de culture scientifique, «La science en culture», pour le magazine électronique de l’Acfas.
Auteur d’essais sur la philosophie dans les collèges et sur la philosophie québécoise, il a en outre contribué à une quinzaine d’ouvrages collectifs. En son honneur, la Société de philosophie du Québec a créé, en 2013, un Prix Jean-Claude Simard, qui est remis annuellement à un.e enseignant.e collégial.e de philosophie pour souligner une contribution exceptionnelle dans les domaines conjugués de l’enseignement, de la recherche et de l’implication sociopolitique.
Cette journée est réalisée en collaboration avec: