Article marqué pape

Élection du « pape noir », les jésuites dans la tourmente
7/01/08
La débandade des institutions catholiques suit son cours, comme en témoigne, avec éloquence, cet article du Figaro. Faut-il en rire?
La Congrégation générale de la Compagnie de Jésus, composée de 225 jésuites, dont trois Français, se réunit ce lundi. L’ordre des «hommes en noir», fondé en 1540 par Ignace de Loyola, subit une crise des vocations. Il réfléchit à son avenir et va élire un nouveau chef.
(suite de la nouvelle ici)

Essai sur le relativisme et le scepticisme
9/02/06
(Texte de présentation et commentaires)
Lors de l’élection de Joseph Ratzinger à la papauté il y a quelques mois, il a beaucoup été question du relativisme. La question a été soulevée de façon polémique par le cardinal Ratzinger lui-même en célébrant la messe qui précédait sa propre accession à la tête de l’Église catholique. Il a critiqué ce qu’il appelait une «dictature du relativisme». Il déplorait le fait que cette attitude apparaisse désormais comme l’unique façon de penser digne de notre époque, époque qu’on qualifie souvent de postmoderne. En effet, on reproche souvent au postmodernisme le fait qu’il soit relativiste, individualiste. Nous proposons d’éclairer un tant soit peu en quoi consiste cette façon de penser, cette attitude que décrie tant Ratzinger (le relativisme). Nous voulons questionner les liens supposés entre le relativisme et le postmodernisme (la déconstruction) pour dégager en ce dernier une alternative aux positions de l’Église, d’une part, et au relativisme, d’autre part.

L’amour est-il un ou multiple ?
29/01/06
À l’instar du pape Pie II (Aeneas Sylvius), grand humaniste du Quattrocento, Benoît XVI, dans sa première Encyclique intitulée Deus Caritas Est, se révèle un fin connaisseur des bonae litterae et un profond théologien philosophe. Il offre à notre attention, dans la première partie de sa lettre, une très belle méditation spéculative sur l’essence de l’amour humain et divin. Eros et agapè, ces réalités incontournables de l’existence, ne sont pas séparées ou opposées de manière rigide. Bien au contraire : à la question de savoir si l’amour humain est un ou multiple, Benoît XVI défend avec vigueur et rigueur la thèse de l’unicité de cette aspiration, de cette extase vers l’éternité qui nous permet de dépasser notre finitude.
Le thème de la justice et de la charité est développé dans la deuxième partie de l’Encyclique. Certes, l’Église et l’État sont deux sphères distinctes dans la société, mais il ne peut y avoir de mur qui les sépare. S’il appartient à l’État de faire régner la justice, l’Église a pour rôle de purifier la raison pratique de ses inévitables aveuglements : « La foi permet à la raison de mieux accomplir sa tâche et de mieux voir ce qui lui est propre. » L’Église intervient dans le débat politique en se fondant sur le droit naturel et c’est essentiellement par l’argumentation rationnelle qu’elle contribue à édifier une société plus juste, dans laquelle est donné à chacun ce qui lui revient. C’est d’ailleurs ce que pose avec une parfaite clarté le droit romain, fondé lui-même sur la philosophie grecque : Juris praecepta sunt haec : honeste vivere, alterum non laedere, suum cuique tribuere. Cependant, même dans la société la plus juste, l’amour – caritas – sera toujours nécessaire. Car il est bien évident qu’il y aura toujours de la souffrance ; prétendre que les gens seraient heureux si seulement leurs besoins matériels étaient comblés relève d’une conception matérialiste de l’homme. Aucune bureaucratie ne peut remplacer le dévouement personnel, l’humanité, l’attention du cœur.
L’Encyclique s’adresse donc à un très large auditoire, en fait à tous ceux qui désirent comprendre plus profondément le sens de l’amour, et à tous ceux qui veulent saisir comment s’articulent justice et compassion. Mais l’Encyclique s’adresse aussi à ces catholiques qui ont tendance à réduire la religion à son utilité sociale : l’authentique « diaconie » ne saurait être un militantisme dans des mouvements de libération. « L’activité caritative chrétienne doit être indépendante de partis et d’idéologies. » Par son action, Benoît XVI a déjà donné des signes de sainteté, au travers de cette méditation sur l’amour et la justice, on voit percer son génie. En passant, la version originale est en allemand, et non en latin.

La dictature du relativisme
27/11/05
L’essai de notre collègue Jérémie McEwen fait allusion à cette célèbre homélie où le cardinal Ratzinger a évoqué la « dictature du relativisme », cet ensemble d’idéologies pensées par des mandarins, imposées par des juges et diffusées par des publicistes. Comme enseignants au collégial, nous vivons cette réalité tous les jours. Pour alimenter la discussion entre nous, certains auront peut-être le goût de se reporter au texte de ce théologien de l’histoire devenu pape. Pour en savoir davantage sur cet esprit de très large envergure, le livre d’Éric Lebec, Benoît XVI. Les défis d’un pape, (L’Archipel) apporte un éclairage très révélateur sur l’homme lui-même et surtout sur le milieu diplomatique romain dans lequel il évolue.
Pour lire cette homélie magistrale en entier, cliquez ici.
Ceux qui désirent se reporter à l’original peuvent cliquer ici.