Les philosophes stoïciens antiques faisaient remarquer qu’on ne peut rien changer à la météo, aux malheurs ou aux bonheurs qui nous tombent dessus et qu’il fallait donc cesser de s’inquiéter ou de s’attacher trop fortement aux choses. En effet, les émotions que l’on ressent sont inutiles, elles ne peuvent rien changer.
Le psychologue Abraham Maslow théorisa une pyramide des besoins, ayant pour base les besoins physiologiques et allant jusqu’au besoin d’accomplissement de soi en passant par les besoins de sécurité, d’appartenance, d’amour et d’estime.
L’apôtre Paul semble nous livrer une vision challengeant ces deux conceptions, et qui peut nous interpeller en cette période où bien des frustrations peuvent venir alors que tel ou tel besoin ne peut être comblé. En effet, alors qu’il était dans une prison romaine (nul besoin de préciser que cela était pire qu’un confinement), il écrivit :
« j’ai appris à être content de l’état où je me trouve. Je sais vivre dans l’humiliation, et je sais vivre dans l’abondance. En tout et partout j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans la disette. Je puis tout par celui qui me fortifie. » (Philippiens 4.11-14)
On croirait lire un stoïcien ! Quoi qu’il lui arrive, il semble impassible. Mais une lecture plus attentive constatera qu’il n’en est rien. Premièrement, il n’est pas impassible : il est heureux et satisfait. Il apprend à ses lecteurs, non pas à n’avoir aucune émotion, mais à les remettre à Dieu. Car, si nous ne pouvons pas changer les évènements, nous pouvons nous adresser à celui qui le peut. Deuxièmement, il ne semble pas avoir atteint une force de maitrise de soi autonome. Il nous dit que c’est par Christ, qui le fortifie, qu’il peut tout cela et non pas par lui-même. Sa pyramide des besoins est effondrée, il est en prison. Il est pourtant comblé.
La raison en est qu’il existe des besoins plus fondamentaux encore que la nourriture et l’air pour l’être humain et que lorsque ceux-ci sont comblés, on peut affronter les difficultés de la vie, non pas sans émotion comme une pierre, mais avec joie comme un enfant confiant en son Père. Voyons dans les évènements actuels troublants une invitation à se confier en celui qui en a la maitrise.
Note : Cet article a d’abord été publié là ; vous pouvez lire l’ensemble des réflexions «[SAGESSE EN CONFINEMENT]» de l’auteur à cet endroit.
Note technique de l’éditeur : astuce pour les administrateurs de site : pour intégrer l’application transformant automatiquement les références bibliques en lien vers un lecteur biblique intégré, ajoutez le code de Reftagger (avec options en français de LSG ou S21) juste avant la balise </body> du fichier footer.php de votre site. (Ce qui donne un lecteur intégré qui s’ouvre en passant le curseur par-dessus – par exemple – l’inscription « Jacques 4.13-14 », ou encore en passant le curseur par-dessus des références telles que « Jn 14.6-7 » ou « Philippiens 4.12 » ou « Gn 9.12-13 » ou « 1 Corinthiens 13.4-7 », etc.).
Maxime N. Georgel est étudiant en médecine en 4ème année (FASM1) à la Faculté de Médecine et Maïeutique de l’Université Catholique de Lille. Fondateur du blog Parlafoi.fr, il se passionne pour la théologie systématique, l’histoire du dogme et la philosophie réaliste. Vous entendrez souvent dans sa bouche «Thomas D’Aquin», «Jean Calvin» et «Vive la scolastique». Il affirme être marié à la meilleure épouse du monde avec laquelle il vit sur Lille.