Partenaires d’un fort Front commun réunissant 400 000 travailleuses et travailleurs des services publics du Québec (éducation, santé…), le Syndicat des professeur-e-s du Cégep de Trois-Rivières, le Syndicat des professionnel-le-s du Cégep de Trois-Rivières et le Syndicat des employé-e-s de soutiens de notre institution se sont mobilisés aujourd’hui pour une 3e journée de privation de salaires et services (grève légale) pour faire entendre nos voix dans le concert des grèves tournantes au Québec, afin que les services publics aient les moyens de leurs ambitions pour le public.
Rappelons que dans le cadre des négociations, en décembre 2014 le gouvernement du PLQ de Couillard «offrait» des augmentations salariales de 0%, 0%, 1%, 1%, 1%, puis le 6 novembre 2015, c’est-à-dire après près d’un an de tables de négociations, après n’avoir pas bougé, il est revenu avec une «offre» de 0%, 1%, 1%, 1%, 0%… Et ce, sans compter le retard salarial de rémunération globale de 7,6% du secteur public pour un poste semblable comparable au secteur privé [Ajout : retard de 7,9% selon l’ISQ], sans compter le retard accumulé au secteur public de 20,7% par rapport aux collègues du secteur privé. Et surtout, surtout, sans compter les milliards de coupes déjà cumulées en éducations affectant les services aux étudiants, dont les coupes de 1,7 millions récurrents au Cégep de Trois-Rivières, notamment dénoncées (courageusement, vu ses fonctions) par notre Directeur Général Raymond-Robert Tremblay — et 20 postes affectés par l’austérité à notre institution seulement. Et ce, même si ce même gouvernement libéral (PLQ) qui prétexte les manques de fonds depuis plus de 20 ans pour financer adéquatement les services publics, a sans gêne annoncé cette semaine l’injection de 1,3 millard à la filière non-rentable de Bombardier, pour qui leur ancien ministre libéral (PLQ) Raymond Bachand est maintenant lobbyiste pour Bombardier. Et ce, sans compter les coupes dans les CPE pour donner des crédits d’impôts aux garderies privées [Ajout du 17 novembre : Suffit la destruction des CPE, dans le Journal de Montréal]. Et ce, sans compter toutes les écoles de par le Québec pour lesquelles n’a pas été financé adéquatement l’entretien des immeubles. Et ce, sans compter hier le projet du ministre libéral (PLQ) Jean-Marc Fournier de bonifier leurs propres salaires de députés de 50 000 $ par an, alors que ce même gouvernement propose un appauvrissement des employés des services publics. Et la liste n’en finirait plus.
À lire pour réfléchir :
–> Contre les lois spéciales, la désobéissance civile ?, de Michel Coutu [Professeur titulaire de droit du travail à l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal], dans «Le devoir» du 11 novembre 2015.
[Qui aborde notamment la délicate question de savoir s’il existe encore un droit de grève légale pour les employés des services publics. Et qui examine les récents arrêts de la Cours Suprême du Canada dans les arrêts Health Services (2007), Police montée (2015) et Saskatchewan Federation of Labour (2015), de même que le jugement du Bureau International du Travail (BIT, ONU) sur la loi 43 de 2005 du gouvernement libéral (PLQ), entre autres choses.]
–> À qui la rue ? À tous, la rue !, de Sarah R. Champagne, dans «Le Devoir» du 13 novembre 2015.
[Qui aborde un important récent jugement sur le droit de manifester dans la rue.]
–> Ne pas investir en éducation, un choix politique!, par René Nault, section Opinion, dans «La Presse+» du 8 novembre 2015.
–> L’éducation doit redevenir la priorité de tous les québécois, par un collectif, dans «La Presse+» du 7 novembre 2015.
Quelques photos de l’intersyndicale de ce vendredi 13 novembre 2015, issues du compte Facebook du Syndicat des professeur-e-s du Cégep de Trois-Rivières (photographe : Frédéric Champoux, professeur à notre Cégep en Techniques de la documentation):
Tenir.
[Note : fondé en 2004, PhiloTR est et a toujours été publié bénévolement par les profs].
Ajout du 21 novembre 2015 : Sondage Léger mené pour Le Devoir, Le Journal de Québec et le Journal de Montréal : Les politiques Couillard déplaisent (et les détails du sondage).
Patrice Létourneau est enseignant en philosophie au Cégep de Trois-Rivières depuis 2005. Outre son enseignement, il a aussi été en charge de la coordination du Département de Philosophie pendant 8 ans, de juin 2009 à juin 2017. Il est par ailleurs l’auteur d’un essai sur le langage, le sens et l’interprétation (Éditions Nota bene, 2005), ainsi que d’autres publications avec des éditeurs reconnus. Il collabore à PhiloTR depuis 2005. (Article sur PhiloTR | Site personnel)