Article marqué Patrice Létourneau

Intermède en attendant Godot
5/01/17
[NDLR : en rappel d’un billet de 2007]
«On n’était pas du même bord […]
Mais on cherchait le même port»
– Jacques Brel
Lors d’une relative jeunesse, celle d’une vie ou celle d’une époque, on a sans doute tout intérêt à explorer, s’approprier et maîtriser une philosophie de type existentialiste, de même qu’il n’est pas inutile d’explorer tout ce qu’implique dans sa foulée le «paradoxe de l’authenticité», que l’on retrouve articulé, par exemple, chez Sartre.
Lorsque vient le temps de prendre place dans un univers socioculturel et d’y interagir, les existentialismes et leurs philosophies de la conscience ayant leur angle mort, on a alors sans doute avantage à explorer et apprivoiser des philosophies s’intéressant aux structures, en regardant du côté d’un Foucault, d’un Lévi-Strauss ou d’un Marx, par exemple.
Lorsque l’on vit dans un univers de sens qui est aussi façonné de discours de type scientifique, on a sans doute intérêt à aussi explorer des philosophies de la connaissance, comme Popper, Bachelard et bien d’autres épistémologues.
Lorsque le passage du temps se sédimente, on a sans doute alors quelque chose de bénéfique à retirer du stoïcisme.
Tantôt on cherche le Nord, tantôt on cherche des vérités, tantôt des chemins praticables, tantôt on fraye.
Lorsqu’il semble que ces passages ne sont pas uniques, on peut songer au mythe de Sisyphe. Ou encore, on peut songer à la tension entre Héraclite et Parménide. Le «Différant» et le «Meme».
Et encore, pour reprendre les mots de Sénèque, «Nous pouvons discuter avec Socrate, douter avec Carnéade, nous reposer avec Épicure, vaincre la nature humaine avec les stoïciens, la dépasser avec les cyniques.» (De la brièveté de la vie)
Et lorsque l’on lit les lignes du présent billet, doit-on se tourner vers une métaconception de type nietzschéenne? Ou vers Hadot? Ou encore vers des philosophies pragmatiques? Ou vers une position s’apparentant à celle de Socrate? Ou vers…?
Monsieur, un autre espresso en attendant Godot, s’il-vous-plaît.

Mention d’honneur décernée à Patrice Létourneau par le Cégep de Trois-Rivières
1/08/16
À l’occasion de la rentrée scolaire du mois d’août 2015, le cégep de Trois-Rivières a décerné une mention d’honneur à Patrice Létourneau, professeur et coordonnateur du département de Philosophie.
Voici l’extrait de cette mention d’honneur, tel que cela figure dans le Rapport annuel 2015-2016 présenté par le Cégep à la Ministre de l’Enseignement supérieur.
« Chaque année, le Collège souligne le travail exceptionnel de professeures et professeurs en leur remettant une mention d’honneur pour l’excellence de leur travail. Les lauréats ont tous été sélectionnés à la suite de recommandations de la part de leurs collègues. Que ce soit en raison de leur expertise, de leur sociabilité ou de leur accomplissement, ces derniers sont des atouts importants pour l’établissement. Félicitations à ceux et celles qui se sont distingués par leur implication dans la vie du cégep, leur engagement pédagogique, leur professionnalisme et leur volonté de dépassement.
[…]
Patrice Létourneau
Coordonnateur au département de Philosophie, monsieur Létourneau mène toujours ses projets à terme. Il s’investit totalement, sans compter les heures données au département. Grâce à lui, les projets prennent plus d’envergure et la philosophie a meilleure presse auprès de notre communauté. C’est un professeur compétent et pourvu d’un grand humaniste. C’est un coordonnateur dévoué et toujours présent pour répondre aux questions et demandes de ses pairs. »
(Source : Rapport annuel 2015-2016 du Cégep de Trois-Rivières, pages 34-35.)

Lettre d’un collègue en échos au propos de Parizeau
8/05/14
En échos aux propos de l’ancien Premier ministre du Québec M. Jacques Parizeau samedi dernier (le 3 mai 2014), on peut lire dans le quotidien Le Soleil (sis à Québec, Capitale nationale) en date du mercredi 7 mai 2014 le texte de notre collègue Patrice Létourneau intitulé «Quelle indépendance politique?».
Ce texte débute comme suit :
«Samedi, en soulignant que le Parti québécois était à la croisée des chemins, Jacques Parizeau rappelait une évidence trop souvent gommée : le Québec et le monde ont beaucoup changé depuis 1995 et, donc, «le pays à construire sera différent de celui auquel on aspirait il y a 20 ou 30 ans».»
La lettre étant publiée à titre personnel, nul besoin de préciser qu’elle n’engage nullement le département.

Vidéo de la performance «Musique et philosophie» de 2014 (3e édition)
25/03/14
Musiciens : Mathieu Fortin (piano), Laurence Brouillette (chant), David Lemyre (guitare), Vincent Bussières (batterie), Charles Gauthier-Ouellette (basse électrique et contrebasse)
Direction musicale : Charles Gauthier-Ouellette
Analyses des chansons : Léonie Cinq Mars, Patrice Létourneau, Jonathan Roy, Philippa Dott et Martin Hould
Chansons analysées :
–> «Voir un ami pleurer» de Jacques Brel, avec des liens qui sont développés à propos de la notion d’Amitié selon Aristote (analyse philosophique : Léonie Cinq-Mars)
–> «Comme un Lego» d’Alain Bashung, avec des liens qui sont développés à propos de la notion d’hypermodernité développée notamment par Sébastien Charles (analyse philosophique : Patrice Létourneau)
–> «El pueblo unido jamás será vencido» («Le peuple uni ne sera jamais vaincu») de Quilapayún, avec des liens qui sont développés à propos des notions de «peuple» et de «multitude» selon Spinoza et Machiavel (analyse philosophique : Jonathan Roy)
–> «Foule sentimentale» d’Alain Souchon, avec des liens qui sont développés à propos du désir selon Platon (analyse philosophique : Philippa Dott)
–> «Desired constellation» de Bjork, avec des liens qui sont développés à propos de la notion de justice dans la perspective du droit naturel et dans celle de l’existentialisme (analyse philosophique : Martin Hould)
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*Note : on peut aussi visionner d’autres analyses «Musique et philosophie» au Cégep de Trois-Rivières dans cette catégorie.

Analyse de Comme un Lego D’Alain Bashung
23/02/14
NDLR : voir aussi les vidéos des performances «Musique et philosophie».
Analyse de
D’Alain Bashung
(paroles de la chanson: Gérard Manset ; musique de la chanson: Alain Bashung)
(Analyse par Patrice Létourneau)
Comme un Lego d’Alain Bashung parle de notre époque.
Tenter de penser philosophiquement son époque est une tâche exigeante, mais c’est aussi une tâche fondamentale pour clarifier nos visions du monde. Kant l’avait tenté à son époque avec son Qu’est-ce que les Lumières ? À notre époque, certains ont aussi tenté de le faire, à commencer par Jean-François Lyotard qui, dans son livre sur «La condition postmoderne» (1979 ; qui est un travail résultant d’abord de son «Rapport sur le savoir au XXe siècle» commandé par le gouvernement de René Lévesque – voir http://www.cse.gouv.qc.ca/fichiers/documents/publications/ConseilUniversite/56-1014.pdf) examinait comment l’idée même de Progrès associé aux Lumières, de Grands récits (ou métarécits), d’émancipation collective ou même de projets de société sont remis en question. Mais cette analyse a aussi fait l’objet de controverses (certains, comme André Comte-Sponville dans son Dictionnaire philosophique par exemple, considérant que la postmodernité «désigne une idéologie plutôt qu’une époque, et une esthétique plus encore qu’une idéologie»), puisqu’on peut considérer qu’il existe encore de nos jours de «Grands récits» (ou métarécits), dont à tout le moins les Droits de l’Homme qui tiennent encore lieu d’idéal phare. C’est pourquoi d’autres penseurs, tels que le philosophe québécois Sébastien Charles, considèrent que notre époque peut plutôt être comprise comme une hypermodernité.
Et c’est justement en phase avec cette dernière tentative de penser notre temps que la chanson Comme un Lego de Bashung peut donner à réfléchir.